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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/412

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GROU, GROUETEUX, GURH. Expressions qui désignent une croûte de terre, mêlée de cailloux & glutinée avec eux, qui se trouve souvent au-dessous de la terre franche : elle est quelquefois ferrugineuse. Il n’est pas possible, dans ces circonstances, de voir des arbres prospérer sur un pareil fonds ; les racines courant par-dessus, ne peuvent s’enfoncer, & de tels arbres sont sujets à être renversés par les coups de vents : il est donc essentiel de percer ce gurh, afin de donner un plus grand espace aux racines.


GRUAU. Sous ce nom générique, on comprend ordinairement les semences graminées, divisées grossièrement par les meules, & purgées en partie de leur enveloppe corticale. La manière de s’en servir tient encore au premier usage que l’on fit du farineux. Elle consiste à les délayer & à les cuire dans du lait, dans du bouillon, ou dans quelques décoctions mucilagineuses.

Le gruau est la partie la plus dure, la plus sèche, la plus savoureuse du grain, & la plus voisine du germe. On en fait avec l’orge, l’avoine & le froment : ce dernier est celui qui en contient le plus abondamment.

On prépare, en Touraine & en Bretagne, du gruau d’avoine, en réduisant ce grain en poudre grossière dans des moulins faits exprès : on administre ce gruau aux malades en boisson, ou en bouillie ; & les médecins en recommandent l’usage, principalement pour la poitrine & pour la toux.

Depuis que la meunerie s’est perfectionnée, on distingue plusieurs espèces de gruaux dans le froment ; & ces gruaux, reportés sous les meules, fournissent la plus belle & la meilleure farine qu’on connoît dans le commerce sous le nom de farine de gruaux blancs, farine de gruaux bis. M. PARM.


GUÈDE. (Voyez Pastel).


GUÊPE, en latin vespa. M. Geoffroy la place dans la section quatrième des insectes à quatre ailes nues. Le genre des guêpes est très nombreux : elles ont les antennes brisées, dont le premier anneau est très-long ; les ailes inférieures plus courtes ; la bouche armée de mâchoires, avec une trompe membraneuse, couchée en-dessous… ; l’aiguillon simple & en pointe… ; le ventre attaché au corcelet par un pédicule très-court… ; trois petits yeux lisses… ; le corps ras. Elles sont pour les mouches, & pour beaucoup d’autres insectes, ce que les oiseaux de proie sont pour les oiseaux ; & c’est ordinairement par surprise qu’elles s’emparent de leur proie. L’homme, toujours personnel, leur pardonneroit leur voracité, si elle ne s’étendoit jusque sur les fruits qu’il prétend réserver exclusivement pour lui, ou sur les bois destinés à son usage.

Von-Linné réunit les guêpes aux abeilles, & les désigne sous le nom d’apis ; il en compte cinquante-cinq espèces ; & M. Geoffroy, vingt-quatre espèces. La description des unes & des autres, appartient à l’Histoire Naturelle ; & ceux qui désirent de plus grands détails, peuvent