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récemment faite. Pour éviter les répétitions, voyez ce qui a été dit au mot Amandier. L’huile des graines des cucurbitacées, comme melon, concombre, courge, &c., produisent le même effet, ainsi que toutes les huiles douces. Elles deviennent pernicieuses dès qu’elles sont âcres ou rances ; appliquées sur la peau, même très-douces, lorsqu’il y a inflammation, elles bouchent les pores, augmentent l’inflammation, deviennent promptement rances & épigastriques : l’usage interne & habituel de l’huile, relâche beaucoup ; il est souvent la cause des hernies. En général, l’huile est indigeste. À l’article de chaque plante, dont la graine fournit de l’huile, on parlera de ses qualités : il est donc inutile d’entrer ici dans de plus grands détails.


HUMEUR FROIDE. (Voyez Écrouelles).


HUMIDE, HUMIDITÉ, Physique. C’est une qualité relative, que certains corps contractent par la présence d’un fluide aqueux, & qu’ils peuvent communiquer à un autre qu’ils touchent ; ainsi l’air est humide lorsqu’il est surchargé de molécules aqueuses ; un morceau de bois est humide lorsqu’il en est imprégné, &c. Un fluide lui-même est humide, & il l’est d’autant plus que les particules qui le composent, sont plus disposées à pénétrer les pores d’un autre corps, & il l’est d’autant moins, qu’elles le sont moins. Dans ce sens on a raison de dire que certains fluides sont & ne sont pas humides. Le vif-argent, par exemple, n’est pas humide pour la plupart des corps, parce qu’il ne les pénètre pas, & ne s’amalgame pas avec eux, tandis qu’il est humide pour l’or, l’étain, le plomb, à la surface desquels il s’attache ; l’eau elle-même est humide pour presque toutes les substances, tandis qu’elle ne l’est pas pour la graisse, les matières huileuses, les plumes des oiseaux aquatiques, comme cignes, canards, &c.

On peut dire en général, que l’atmosphère est perpétuellement humide ; elle l’est toujours plus ou moins, parce que l’eau a une telle affinité avec l’air, que ce dernier en tient continuellement une certaine quantité en dissolution, à moins qu’il ne soit tellement échauffé, que la raréfaction de l’eau, occasionnée par ce degré de chaleur, ne soit extrême, ce qui arrive très-rarement. C’est la terre, la transpiration sensible & insensible des plantes, les exhalaisons des masses d’eau quelconques qui se trouvent sur la surface de la terre, qui entretiennent l’humidité de l’air ; aussi n’est-il jamais si humide que dans les pays où il y a beaucoup d’eau & de grands végétaux, comme dans les bois & les endroits marécageux. Dans ceux au contraire où une couche épaisse de sable aride n’est rafraîchie ni par la filtration latérale des rivières & des ruisseaux, ni par l’influence de la végétation des plantes, l’air y jouit d’un grand degré de sécheresse. Il ne faut pas croire pour cela qu’il en soit plus propre & plus avantageux à l’économie animale & végétale ; au contraire, un certain degré : d’humidité lui est nécessaire pour le lubrifier & lui donner cette souplesse qui lui fait pénétrer facilement