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chaume, sur les vieux murs, &c. mais elle craint l’humidité trop soutenue. La flambe figure bien dans les plates-bandes des grandes allées par la masse arrondie de ses feuilles, & par les tiges des fleurs qui s’élèvent de cette masse. La couleur & la figure pittoresque de ses fleurs lui attirent les regards.

On est bien aise d’en rencontrer quelques pieds sur les bords & dans les bosquets de printemps.

Iris De Florence. (Voyez Pl. XXIX, p. 700). Tournefort & von-Linné le placent dans les classes indiquées ci-dessus, & tous deux le nomment iris florentina.

Fleur, toujours blanche, moins Volumineuse que la précédente.

Fruit C, d’une couleur plus brune, & ses graines D sont les mêmes dans l’une & l’autre plante.

Feuilles B, elles se distinguent principalement. De la racine s’élèvent des feuilles emboîtées à leur base les unes sur les autres, & ainsi de suite, toujours en montant ; elles sont en forme de glaive, fendues en gaine sur presque toute leur longueur. Elles sont moins larges, moins hautes que celles de l’iris-flambe, & d’un vert plus foncé.

Racine A, tubercule ridé, charnu, brun en dehors, blanc en dedans, fibreux.

Port. Tige droite, cylindrique, articulée, garnie de feuilles, plus oblongues, moins aiguës, plus épaisses que celles qui partent des racines. Les fleurs naissent au sommet des tiges, & les feuilles sont placées alternativement.

Lieu ; originaire des isles de la Méditerrannée, de l’Italie ; cultivé dans les jardins où il fleurit au printemps.

Propriétés. La racine a une odeur de violette ; sa saveur est médiocrement âcre & amère, elle est un purgatif dont l’action est lente & douce. C’est, à bien prendre, le seul usage auquel on doive l’employer en médecine. Réduite en poudre, elle est sternutatoire ; la racine bien mondée sert à nettoyer les dents, comme toute autre espèce de racine, susceptible de se réduire en poudre subtile par le frottement ; elles agissent à l’instar d’une lime très-douce.

Lorsqu’on enlève de terre cette racine, on la dépouille aussitôt de son écorce brune, & on la met sécher à l’ombre, exposée à un grand courant d’air.

Usages. On donne la racine pulvérisée, depuis demi-drachme jusqu’à deux drachmes, délayée dans cinq onces de véhicule aqueux, ou incorporée avec un sirop.

Usages économiques. Les parfumeurs l’emploient beaucoup dans les poudres, dans les sachets auxquels ils veulent donner l’odeur de violette ; les frelateurs de vins, pour imiter les vins blancs de Saint-Péray ou de Seyssuel, qui sont naturellement parfumés du goût de violette ; mais cette supercherie est aisément démasquée par l’amertume que l’iris de Florence communique au vin. Il vaut mieux jeter, dans une barrique sèche, quelques livres de la racine ; la bien boucher, & la laisser ainsi pendant quelques mois. Lorsqu’on sera prêt à soutirer le vin blanc de dessus sa lie, c’est le cas de défoncer promptement la barrique, d’en retirer les racines, de la relier promptement,