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laitues ; mais la rigueur de cette saison exige plus de soin. Il faut semer la graine fort clair sur une couche de chaleur tempérée, chargée de quatre pouces seulement de terreau. Dès que le plant commence sa première feuille, on doit le repiquer à un pouce de distance l’un de l’autre, sur une nouvelle couche, ou sur la même si elle conserve encore assez de chaleur. Lorsque sa quatrième ou cinquième couche est formée, il faut le transplanter sur une couche neuve, chargée de six bons pouces de terreau, ou mieux, de terre meuble & mêlée de terreau. Si c’est sous un châssis, on pique les pieds à cinq ou six pouces de distance en tout sens. Si c’est sous cloche, on peut en mettre sous chacune jusqu’à quinze pieds, & lorsqu’ils se serreront, on n’en laissera que quatre ou cinq, & le surplus sera repiqué sous d’autres cloches. Il est reconnu que les cloches neuves font périr le plant. Depuis que les graines sont semées jusqu’à ce que les laitues soient pommées, on ne peut être trop attentif à couvrir les cloches de grande litière ; à les borner pendant la nuit ; à augmenter les couvertures dans les grands froids ; à ajouter des paillassons par-dessus pendant les neiges & les grandes pluies ; à donner de l’air aux cloches ou aux châssis le plus souvent qu’il est possible, & toujours du côté opposé au vent ; à soutenir dans les couches, que l’on fait fort étroites dans cette saison, (Voyez le mot Couche) une chaleur modérée, & non un grand feu qui feroit fondre le plant. Lorsque les laitues commencent à tourner, c’est-à-dire à pommer, on doit retrancher les feuilles basses qui sont jaunes, & plomber, approcher & presser le terreau contre le pied. Dans les plants de laitue, faits dans l’hiver & dans le printemps, il faut choisir les pieds les plus gros & les plus pommés pour grainer ; il est nécessaire de ficher au pied de chacun, un échallas pour le marquer, & dans la suite pour soutenir la tige contre les vents ; on doit dégager le pied, surtout des grosses variétés, des feuilles jaunes, fanées, pourries, ou même trop nombreuses. Lorsque les aigrettes des graines commencent à paroître à l’extrémité des rameaux, il faut couper ou arracher les tiges ; les exposer pendant quelques jours au soleil, sur des draps ou dans un van, ensuite les secouer ou les battre légèrement, & ramasser la graine qui s’est détachée ; remettre les tiges au soleil pendant quelques jours, & les battre. La graine qui s’en détache est bien inférieure à la première, & ne doit être employée que pour faire de la laitue à couper. La graine de laitue peut se conserver quatre ans ; mais elle n’est très-bonne que la seconde année ; semée la première année, le plant monte facilement ; la troisième année une partie ne lève point, & la quatrième il ne lève que les graines parfaitement aoûtées, pourvu encore que la graine ait été tenue bien renfermée.


LAMBOURDE. M. Roger de Chabol la définit ainsi. Les lambourdes sont de petites branches maigres, longuettes, communes aux arbres à pépins & à ceux à noyaux ; ayant des yeux plus gros & plus près que les branches à bois, & qui jamais dans les arbres de fruit à pépin ne s’élèvent verticalement comme elles ; mais qui naissent d’ordinaire sur les côtés, & sont placés comme en dardant.

Celles des fruits à noyaux donnent du fruit dans la même année ;