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les lambourdes des arbres fruitiers à pépin sont trois ans à se préparer à donner du fruit. Elles sont plus courtes sur le pêcher que sur les autres arbres. Outre les caractères assignés plus haut, en voici encore quelques uns propres à les faire reconnoître. Elles naissent vers le bas & à travers l’écorce du vieux bois, & même des yeux des branches de l’année précédente. Leurs yeux sont de couleur noirâtre ; leur écorce est d’un verd luisant, & l’extrémité supérieure de la lambourde est terminée par un grouppe de boutons, dont un seul à bois. Telles sont particulièrement celles du pêcher ; elles ne durent qu’un an : on les retranche à la taille de l’année suivante. On distingue encore la lambourde de la brindille (Voyez ce mot,) sur les arbres à fruits à pépins, en ce que celle-là est lisse, tandis que celle-ci est plus courte & chargée de rides circulaires.

Les lambourdes bien conduites & bien ménagées, assurent l’abondance des fruits pour les années suivantes. On ne doit jamais les abattre. Si elles sont trop longues, on les raccourcit en les cassant : si elles poussent dans un endroit dégarni de branches à bois, en les taillant pendant deux à trois ans consécutifs à un seul œil, elles se changent en branches à bois, & dès-lors elles sont traitées comme les autres.


LAMBRUCHE ou LAMBRUSQUE. On donne ce nom à la vigne devenue sauvage, & qui croît dans les buissons. On appelle encore ainsi une espèce de vigne de l’Acadie & de quelques autres contrées de l’Amérique septentrionale, qui donne un raisin d’assez bon goût, mais dont l’écorce est coriace : je ne le connois pas. Ces espèces de vignes qu’on voit grimper sur les buissons, s’attacher & atteindre à la hauteur des plus grands, offrent une ressource avantageuse dans bien des cas. Leurs ceps très-longs, très-flexibles, ainsi que leurs longues pousses annuelles, tiennent lieu de cordes, de liens, servent à amarer les bateaux, & durent même assez longtemps. On les noue & on les alonge comme les cordes.


LAME (bois). Ce mot a deux significations, ou plutôt il est employé pour désigner deux parties différentes de la plante : l’une qui appartient à la fleur & l’autre au fruit. La partie supérieure de chaque pétale prend le nom d’épanouissement ou de lame. La lame peut être dentelée comme dans l’œillet fendue en deux comme dans le lichnis 5 tronquée, dans le behen blanc ; obtuse, dans la nielle des bleds, creuse, frangée, &c.

Dans les fruits, les lames sont des séparations des réceptacles, herbacées d’abord, qui acquièrent dans la suite de la consistance au point d’être presque ligneuses. Ces lames sont placées dans l’intérieur du réceptacle, & forment les loges dont ils sont composés. Le fruit du pavot offre un exemple de réceptacle à lames. MM.


LAMIER ou ORTIE BLANCHE, ou ARCHANGÉLIQUE. (Voyez planche IV, page 122). Tournefort le place dans la seconde section de la quatrième classe destinée aux fleurs d’une seule pièce, irrégulière & en lèvre, dont la partie supérieure est creusée en cuiller. Il l’appelle lamium yulgare album sive archangelica, flore