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poudre. Si vous unissez les acides & le camphre avec le quinquina, vous le rendez plus efficace ; de même que si vous délayez le quinquina pulvérisé dans l’eau, il agit mieux que la simple décoction de l’écorce de frêne. Passez un séton (Voyez ce mot) au poitrail, ou au bas-ventre : c’est ordinairement dans ces parties que les tumeurs se forment ; d’ailleurs, ces endroits étant éloignés des articulations & des grands vaisseaux, on n’a rien à craindre dans l’opération. Parfumez les écuries & les animaux avec le vinaigre, évitez les sudorifiques, les purgatifs & les diurétiques ; ils augmentent toujours les symptômes de la maladie.

Quant aux tumeurs inflammatoires, qui se forment à l’extérieur, ouvrez-les avec un bistouri ou un rasoir ; scarifiez à l’entour ; ensuite, appliquez sur toute l’étendue, un cataplasme fait avec les feuilles d’absinthe, la rhue, la menthe, la centaurée, la ciguë, l’écorce de quinquina, de frêne, le sel ammoniac & le vin. Changez-le dès qu’il commence à se sécher ; enfin, pansez l’ulcère avec l’onguent égyptiac, après l’avoir recouvert du cataplasme précédent, & continuez ce pansement jusqu’à parfaite guérison. M. T.


LUCE. (Eau de) Consultez le mot Eau pharmacie.


LUCIE (Bois de Ste.) Consultez le mot Mahaleb.


LUETTE. Médecine Rurale. Winslow, célèbre anatomiste, nous apprend que la cloison, qu’on peut aussi appeller le voile, & même la valvule du palais, est terminée en bas, par un bord libre & flottant, qui représente une arcade particulière, située transversalement au-dessus de la base, ou racine de la langue. La portion la plus élevée, ou corps glanduleux, molasse, irrégulièrement conique, dont la base est attachée à l’arcade, & dont la pointe pend librement en-bas, est ce qu’on appelle communément luette.

Cette partie est sujette à l’inflammation, rarement est-elle enflammée essentiellement ; pour l’ordinaire elle participe de celle qui attaque les amygdales, & les parties voisines de la gorge.

Les signes qui nous font connoître cette maladie, sont la tumeur & la rougeur qu’on apperçoit à la luette, en faisant bien ouvrir la bouche à celui qui en est attaqué. En outre, la respiration est plus gênée & beaucoup plus difficile ; le malade ne peut respirer que par les narrines ; la déglutition est aussi très-douloureuse ; il crache sans cesse, & ressent une douleur vive dans l’intérieur de l’oreille.

Tous ces symptômes ne sont effrayans, qu’autant que la fièvre qui survient est très-forte. Si au contraire, l’inflammation de la luette n’est point accompagnée de fièvre, elle cède bientôt aux gargarismes adoucissans & rafraîchissans, au repos, & à un régime de vie approprié. La saignée est tout au moins inutile ; il faudroit, au contraire, y avoir recours, si la fièvre survenoit, & même la répéter plusieurs fois si elle acquerroit un certain degré de force & de violence.

Il est très-rare que la luette soit seule attaquée d’inflammation, indépendamment des autres parties voisines ; mais sa chute arrive plus communément. Cet accident est bien-