des maladies principales, qu’on en viendra au traitement de ces espèces d’ophtalmies.
Outre les causes particulières à chacune de ces espèces d’ophtalmie, si on laisse le cheval exposé à l’air de la nuit, sur-tout quand il règne un vent froid du nord ; s’il éprouve quelque suppression subite de la transpiration, principalement après avoir eu très-chaud ; s’il reste longtemps exposé à la blancheur éblouissante de la neige ; si on le fait passer subitement, d’une profonde obscurité, à une lumière éclatante ; si on le loge dans une écurie basse, humide, ou s’il est exposé aux exhalaisons du fumier, que les propriétaires négligens, ou peu éclairés, entassent dans sa demeure, &c. chacune de ces circonstances peut encore occasionner l’ophtalmie.
Quant au diagnostic de l’ophtalmie périodique, l’âcreté des larmes qui découlent, fend la paupière inférieure, l’œil qui est attaqué est plus petit que l’autre, l’humeur aqueuse qu’il contient est trouble, la conjonctive est enflammée, l’enflure attaque les deux paupières, & principalement l’inférieure ; l’écoulement des larmes est continuel, l’obscurcissement de l’œil présente une couleur de feuille morte ; le délire, les actions effrénées s’emparent quelquefois de l’animal.,
Prognostic. Si l’ophtalmie est légère, elle est facile à guérir, sur-tout lorsqu’elle provient d’une cause externe ; mais si elle est violente, & qu’elle dure longtemps, elle laisse, communément des taches sur la cornée lucide ; elle obscurcit l’éclat des yeux, elle rend les humeurs troubles, elle épaissir la cornée, & elle la rend moins transparente, & quelquefois se termine par la perte de la vue.
Lorsque le cheval a un cours de ventre, & que l’ophtalmie passe d’un œil à l’autre, ce sont des signes qui ne sont pas défavorables ; mais si elle est accompagnée d’une fièvre violente & opiniâtre, le cheval est en danger de perdre la vue.
Remèdes. La saignée est toujours indiquée dans une violente ophtalmie ; on peut même la répéter, selon l’urgence des symptômes ; on doit la faire, le plus près qu’il est possible, de la partie malade.
L’application des sangsues aux tempes & aux paupières inférieures, ne peut produire qu’un bon effet. Les breuvages & les lavemens délayans, ainsi que les laxatifs, ne doivent pas être négligés.
On pourra faire avaler au cheval, à jeun, de quatre en quatre jours, une décoction de tamarin & de séné ; on aura soin qu’il ne manque pas d’eau blanchie avec le son de froment, ou d’eau d’orge, ou de petit lait. On lui donnera tous les soirs une demi-bouteille de racine de sénéka, ou une bouteille de décoction de celle de bardane.
On lui fera prendre, trois fois par jour, un bain d’eau tiède, dans lequel on placera les deux extrémités, antérieures jusqu’aux genoux : chaque bain sera au moins de trois quarts d’heure.
On brossera la tête du cheval, de manière à en enlever toute la poussière & la crasse, & l’on profitera du moment que ses jambes seront dans le bain, pour lui faire tomber, d’une certaine hauteur, une douche d’eau froide sur la tête, & pendant qu’elle