Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/489

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grande végétation, & pendant l’été, elle demande à être souvent arrosée, sur-tout dans les provinces du midi. Cette plante est originaire d’orient.

La Mauve en arbre. Althæa maritima, arborea, veneta. Tourn. Lavatera arborea. Lin. Même classe que les précédentes. Elle en diffère par son calice extérieur, découpé en trois pièces, au lieu que celui des mauves est composé de trois feuilles distinctes. Ses feuilles sont à sept angles, veloutées & plissées. La tige s’élève en arbre ; elle est branchue, ferme, solide, blanchâtre ; elle est originaire d’Italie, & on la cultive dans nos jardins, non à cause de la beauté de ses fleurs, mais par rapport à la forme pittoresque de ses branches. Elle ne sauroit passer l’hiver en pleine terre dans les provinces du nord, & elle réussit très-bien dans celles du midi. Sa culture est la même que celle de la précédente.

La Mauve ou Rose de Cayenne. Kermia Syrorum quibusdam. Tourn. Hibiscus syriacus. Lin. Tige en arbre, feuilles ovales, en forme de lance, dentelées sur leurs bords en manière de scie. Elle varie quelquefois par ses feuilles découpées en trois lobes ; celui du milieu est le plus grand.

Von Linné compte vingt-deux espèces de mauves. Comme cet Ouvrage n’est point un dictionnaire de botanique, il est inutile d’en parler : d’ailleurs elles ne sont d’aucune utilité pour la décoration d’un parterre.


MAYENNE. (Voyez Aubergine)


MÉDICAMENT, Médecine Rurale. On entend par médicament toute substance qui, prise intérieurement, ou appliquée extérieurement, a la propriété de changer les dispositions vicieuses des parties, tant fluides que solides du corps, en des meilleures. Les médicamens sont simples, ou composés : les simples sont ceux qu’on emploie sans préparation, & tels que la nature les offre ; les composés sont toujours faits par différens mélanges.

On les divise aussi en internes, externes & moyens. Les premiers se prennent intérieurement ; les externes s’appliquent extérieurement, & les moyens sont ceux qu’on introduit dans quelque cavité, pour les faire sortir bientôt après qu’ils sont reçus, comme les gargarismes & les clystères. M. de Lamure, célèbre médecin de Montpellier, nous apprend que la connoissance des médicamens est ou empirique, ou rationnelle.

« La connois tance empirique se borne, selon lui, à leur histoire, à leur caractère distinctif, aux pays d’où on les tire, aux cas où on les emploie, aux effets qu’ils ontpro duit, à la manière de les donner, & à la dose à laquelle on les prescrit,

» Les empiriques se fondoient encore sur l’analogie ; & voyant qu’un tel remède avoit opéré de bons effets dans une maladie, ils employoient le même remède dans une autre qui lui étoit analogue ».

La connoissance rationnelle va plus loin ; & après avoir adopté tout ce que les empiriques ont découvert sur les effets des médicamens, elle tâche d’en connoître la cause, pour pouvoir ensuite les employer dans