Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/160

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cas de la fluxion périodique, qui a fait appeler, très-improprement, l’animal qui en est atteint, cheval lunatique. (Voyez ce mot)

5°. La netteté ou diaphanéité, sans laquelle on ne peut discerner clairement ni l’iris, ni la prunelle, ni le fungus, & porter ses regards au-delà. Elle dépend de celle de la cornée lucide, & de celle de l’humeur aqueuse, renfermées dans les chambres antérieure & postérieure ; une tache, une taie ou un véritable albugo (voyez ce mot), qui s’étend plus ou moins sur la première de ces parties, en occasionnent, suivant leur épaisseur, le plus ou moins d’opacité, & si le point d’obscurcissement est borné, mais se trouve placé vis-à-vis de la prunelle, il intercepte l’entrée des rayons lumineux, & l’animal ne peut recevoir l’impression des objets. Il en est de même dans la circonstance de l’épaississement de l’humeur aqueuse, dans celle d’une collection de matière purulente, derrière la cornée lucide, à la suite de quelques coups ; enfin, dans l’obscurcissement plus ou moins considérable de cette même humeur, à raison d’une cause quelconque, suivant le degré de ce même obscurcissement, les objets sont entièrement dérobés, ou ne frappent l’œil vicié que d’une manière très indistincte. Il est à remarquer aussi, que dans les poulains, dans ceux qui jettent la gourme (voyez ce mot), ou qui sont prêts à jeter, dans ceux qui mettent les dents, & sur-tout les coins & les crochets, comme dans les chevaux qui sont atteints de quelques maladies graves, la cornée & même l’humeur aqueuse sont plus ou moins chargées de nuages ; elles s’éclaircissent peu à peu, & par degrés insensibles, à mesure que l’auge se vide, ou se dégage, que le sang se dépure, que la dentition s’achève, & que les maux cèdent à l’efficacité des remèdes. Du reste, pour bien juger de l’étendue de l’opacité ou du trouble de la cornée, il faut nécessairement que l’observateur en parcoure tous les points, en se plaçant de manière à les suivre, & en variant sa position, pour diversifier les jours ; il faut encore, lorsqu’il est question de s’assurer si l’opacité ou l’obscurcissement ne réside que dans l’humeur aqueuse, la cornée étant parfaitement intacte, qu’il se place de côté, & qu’il laisse la cornée lucide entre le jour & lui ; si les rayons lumineux pénètrent cette membrane également dans toute la surface, le défaut sera incontestablement dans l’humeur.

6°. La cornée opaque dont la portion apparente occupe, dans certains chevaux, plus d’espace que dans d’autres. Cette circonstance a fait appeler les yeux dans lesquels cette tunique propagée diminue l’étendre de la cornée lucide, des yeux cerclés : on a même pensé qu’ils étoient totalement défectueux ; mais cette idée est destituée de tout fondement, car, comment cette anticipation pourroit-elle intéresser l’organe ? La conjonctive tapisse la surface interne ou postérieure de la paupière, & se replie pour s’étendre sur la cornée opaque ; la rougeur qui caractérise ce qu’on nomme ophtalmie, (voyez ce mot) est véritablement l’inflammation de cette membrane lâche, mobile & transparente, & non celle de la cornée.

7°. Le cristallin situé plus près de