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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/297

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muez constamment & fortement jusqu’à ce que le tout soit refroidi… Si on ajoute à ces ingrédiens deux gros de camphre qu’on aura auparavant battu avec un peu d’huile : on aura ce qu’on appelle onguent blanc camphré.

Onguent ou cérat de Turner. Huile d’olives, trois livres, cire blanche, pierre calaminaire préparée en poudre fine, de chaque six onces. Faites fondre la cire dans l’huile, & aussitôt que ce mélange aura pris un peu de consistance, saupoudrez-le avec la pierre calaminaire, ayant attention de bien remuer jusqu’à ce que le tout soit refroidi. On le sert de cet onguent contre les excoriations & les brûlures.

Onguent à cautère, ou vésicatoire radouci. Cantharides en poudre fine, demi-once ; onguent basilicum jaune, six onces : cet onguent est utile pour panser les vésicatoires, & par son moyen entretenir l’écoulement autant qu’on le veut.

Onguent contre la gale. Fleur de soufre, deux onces ; sel ammoniac crud réduit en poudre très-fine, deux gros ; saindoux ou beurre, quatre onces… Mêlez intimement ces substances ensemble, ajoutez un scrupule ou demi-gros d’essence de citron, pour en ôter l’odeur désagréable. On prend gros comme une noix muscade de cet onguent dont on frotte chaque partie malade ; on attend que la personne soit au lit, & on réitère ce frottement deux ou trois fois la semaine.

On doit prendre chez les apothicaires les onguens mercuriels.

Onguent de la mère. Saindoux, beurre frais, cire, suif de mouton, litharge préparée, de chacun une livre ; huile d’olives, deux livres… Mettez le tout, excepté la litharge, dans un vaisseau de terre vernissé ; faites chauffer jusqu’à ce qu’il fume ; alors ajoutez la litharge bien séchée, remuez jusqu’à ce qu’elle soit entièrement combinée ; ensuite laissez chauffer jusqu’à ce que le mélange ait acquis une couleur brune tirant sur le noir ; laissez refroidir à demi, & versez dans un pot tandis qu’il est encore liquide. Cette préparation peut remplacer tous les onguens suppuratifs.

Onguent de plomb ou de saturne. Huile d’olive, huit onces ; cire blanche, deux onces ; sucre de saturne ou de plomb, trois gros : triturez le sucre de saturne réduit en poudre avec un peu d’huile ; ensuite ajoutez le reste de l’huile & de la cire que vous aurez auparavant fait fondre ensemble, ayant soin de remuer jusqu’à ce que le tout soit refroidi. Cet onguent rafraîchissant & légèrement astringent, est employé dans les cas où il s’agit de dessécher & cicatriser quelque partie.

Onguent pour les yeux ou de tuthie. Saindoux, quatre onces ; cire blanche, deux gros ; tuthie préparée, une once. Faites fondre le saindoux & la cire à petit feu ; saupoudrez avec la tuthie en remuant toujours jusqu’à ce que l’onguent soit refroidi. On rendra cet onguent plus efficace & d’une consistance plus appropriée, si on y joint deux ou trois gros de camphre broyé auparavant avec un peu d’huile, & ensuite mêlé intimement avec les autres ingrédiens.

Ces formules sont tirées de l’ouvrage intitulée Médecine domestique, publiée par Buchan. Tout habitant de la campagne un peu aisé, devroit en avoir un exemplaire.