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PARADIS, (pommier de) Espèce de pommier qui reste toujours tort petite, & sur laquelle on greffe les plus belles espèces, telles que les calvilles, les reinettes, les apis, &c. Ces petits arbres sont très-agréables ; & on est très-étonné de les voir chargés de fruits fort gros : ils figurent très-bien dans des plates bandes où ils font masse.


PARALYSIE, Médecine rurale. Maladie nerveuse caractérisée par la perte ou la diminution du sentiment & du mouvement, ou seulement de l’une de ces deux fonctions dans une ou plusieurs parties du corps.

Elle a reçu différens noms, tant à cause de son extension que des diverses parties qu’elle peut attaquer. On lui a donné celui de paraplégie ou paralysie universelle, quand elle attaque toutes les parties du corps. Elle est appelée hémiplégie lorsque la moitié du corps est paralysé : enfin on la nomme partielle quand elle n’intéresse qu’une partie, comme le bras, la cuisse, la langue, le gosier, l’anus, la vessie ou tout autre organe.

L’insensibilité des parties paralysées, la privation ou la difficulté du mouvement, leur engourdissement, leur inaction, leur flaccidité, sont les symptômes les plus simples & les plus ordinaires qui constituent Id paralysie en général.

On doit encore y joindre le défaut de fièvre & de chaleur, & l’amaigrissement qui ne tardent point à survenir. Outre ces symptômes généraux, il y en a d’autres qui sont particuliers à certaines paralysies partielles : par exemple, l’hémiplégie du visage a pour symptôme particulier l’abaissement de la paupière du côté affecté, la distorsion de la bouche qui est tournée du côté sain, & le tiraillement des lèvres du même côté occasionné par les muscles antagonistes. La paralysie des yeux se connoît par la cécité ; celle des nerfs auditifs, par la surdité & la paralysie de la vessie & de l’anus, par l’évacuation continuelle des urines & des excrémens, &c. L’intempérance, l’excès du vin, l’abus des liqueurs spiritueuses & des plaisirs permis par le mariage, la masturbation, la boisson du thé, les veilles, un travail assidu, un exercice trop fort, les vives & fréquentes passions d’ame sont autant de causes qui prédisposent à la paralysie. Pour preuve de ce fait, je me contenterai de faire observer le tremblement qu’éprouvent les ivrognes de profession, l’inaction & la foiblesse de ceux qui s’adonnent à la masturbation.

La paralysie dépend très-souvent de violens coups portés à la tête, des blessures du cerveau, de la compression de ce viscère, ou d’un épanchement séreux ou sanguin dans sa substance, ou dans le crâne. L’intempérie des saisons, une trop longue exposition à un air excessivement froid, la suppression des évacuations habituelles, la répercussion de quelque humeur dartreuse sur les nerfs, une frayeur subite, des hémorragies extraordinaires & portées à l’excès, des pertes habituelles, le long usage des narcotiques, les vapeurs de quelque gas, du soufre, du plomb, du mercure, lui donnent aussi naissance. Elle est quelquefois occasionnée par la présence des vers dans l’estomac & un amas de bile dans les premières voies, par la pléthore, par une abondance