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Toutes ces articulations font l’office d’autant de greffes qui élaborent les sucs de l’arbre, & ne laissent parvenir aux fruits que les plus purs & les plus, raffinés ; le reste est repoussé dans le torrent de la circulation, & concourt à la formation des parties les plus grossières, ou bien il est rejeté hors de la plante par la transpiration. La différence qu’il y a entre le pédoncule qui soutient les fleurs & les fruits, & le pétiole qui porte les feuilles, est que ce dernier n’a qu’une seule articulation, celle qui l’unit à la branche ; tandis que le reste fait corps avec la feuille, ou plutôt son prolongement devient les matériaux de la charpente de la feuille, & ne peut être détruit sans la feuille. Ici le mécanisme est moins compliqué, parce que la formation de la feuille st un simple accessoire à celle du fruit. La conservation & la multiplication de l’espèce, voilà le but de la nature dans la formation du pédoncule, & le pétiole ne sert qu’à une préparation éloignée à la formation de l’individu.


PELLICULE. Petite peau extrêmement mince & déliée qui recouvre une autre peau ; elle est aux feuilles, aux fleurs, aux fruits, aux tiges herbacées ce que l’épiderme est à l’homme : dans les arbres elle se trouve sous l’écorce raboteuse. La pellicule des plantes & de leurs parties est criblée d’un aussi grand nombre de pores que la peau de l’homme, (consultez ce mot) par lesquels s’opère la transpiration insensible, & cependant la plus considérable des évacuations de tout être qui respire. On doit juger par-là combien il est important de n’employer aucune substance graisseuse & huileuse sur les plantes, d’où résulte l’abus de tous les topiques de ce genre.


PENSÉE. (Voyez Violette)


PÉPIE. Maladie commune à tous les oiseaux à langue pointue, & particulièrement aux dindons ; elle est quelquefois épidémique. Elle se manifeste par une pellicule blanche ou jaune qui entoure le bout de la langue comme un fourreau enveloppe la lame d’une épée : elle empêche les oiseaux de boire & de pousser leurs cris ordinaires ; on l’attribue au manque d’eau pour les abreuver. Comme on veut tout expliquer, il a bien fallu donner une raison bonne ou mauvaise, puisque l’on voit tous les jours des poules contracter cette maladie, quoiqu’il ne leur manque pas d’eau pour se désaltérer. Le seul remède qui convienne dans ce cas est d’enlever cette surpeau desséchée, en la prenant par sa base, de frotter d’un peu de sel de cuisine la partie qui se trouve au dessous ; enfin de nitrer tant soit peu l’eau qu’on donne pour boisson pendant le jour.,


PÉPIN. Semence couverte d’une enveloppe coriacée, qui se trouve au centre de certains fruits, tels que les pommes & les poires, &c. C’est improprement que l’on donne le nom. de pépins aux grains de raisin.

Cette définition tirée du Vocabulaire françois, ne me paroît pas juste. À mon avis, ce qui constitue le pépin est d’avoir pour écorce une substance coriacée & non ligneuse, en quoi il diffère du noyau, & de