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L’arpent contient cent perches carrées ; c’est-à-dire, qu’en le considérant comme un carré, il contient dix perches de longueur, sur dix perches de largeur.


PÉRIANTHE. (Consultez le mot Calice)


PÉRIPNEUMONIE, Médecine Rurale. Maladie inflammatoire qui attaque directement le poumon. Comme différentes matières peuvent engorger ce viscère, on a divisé la péripneumonie en trois espèces. On a appelé péripneumonie vraie, légitime, & essentielle, celle qui a pour cause l’inflammation de la substance même du poumon ; péripneumonie fausse ou bâtarde, celle qui est produite par une matière pituiteuse, & visqueuse qui embourbe & obstrue les vaisseaux du poumon ; péripneumonie catarrale, celle qui dépend d’une fonte d’humeurs âcres dans les poumons.

La péripneumonie vraie ou essentielle, a toujours pour signes certains la difficulté de respirer & une forte oppression de poitrine. La fièvre est aiguë & continue, le pouls qui est fréquent, & dur dans le premier temps, devient mollet, inégal & intermittent lorsque la maladie a fait quelques progrès. La douleur gravative que les malades ressentent vers le milieu de la poitrine, devient plus aiguë, dans l’inspiration. La rougeur des joues, le souffla brûlant des malades, & les fréquentes palpitations de cœur sont encore de vrais symptômes de cette maladie : la toux est par fois sèche & souvent accompagnée de crachats sanguins. La chaleur, est quelquefois si forte, que les malades se croyent enflammés, & ne cessent de demander à boire pour étancher la soif qui les tourmente.

Les personnes jeunes & robustes, les pléthoriques, ceux qui s’adonnent à l’usage des liqueurs fortes & spiritueuses, & dont le sang est visqueux, qui se nourrissent d’aliments salés épicés & de haut-goût, qui se livrent à des exercices très-forts, qui boivent ; de l’eau fraîche immédiatement après, & qui naturellement ont la poitrine foible & mal conformée, sont très exposés à cette maladie.

La péripneumonie fausse ou bâtarde n’attaque guères que les vieillards les personnes infirmes, & celles qui sont d’un tempérament phlegmatique & on ne l’observe jamais en été, mais, seulement en hiver & pendant les temps humides.

Elle s’annonce par dès alternatives de froid, de chaud, & des frissons autour des épaules. Le pouls est ordinairement petit & foible, quoique fréquent. Les malades se plaignent d’une pesanteur à la poitrine, avec une difficulté de respirer qui est quelquefois accompagnée d’une douleur de tête, & quelquefois de vertiges. Pour l’ordinaire les urines qu’ils rendent sont pâles, & peu cuites, & les crachats sont blanchâtres, visqueux & écumeux ; rarement ils sont teints de sang.

Le pronostic de la péripneumonie vraie est des plus fâcheux. La suppression des crachats jointe à l’oppression, au crachement de sang épais, bourbeux, noir & livide, est toujours d’un présage funeste. Elle dénote un grand embarras du poumon, & un resserrement des vaisseaux avec une grande acrimonie dans les humeurs.

Si le pus sort par le dévoiement, si l’urine est épaisse, claire, la toux sèche,