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vaisseaux avec les humeurs saines ; sans apporter du trouble dans les fonctions ; c’est alors qu’elle peut être expulsée par l’anus avec les gros excrémens, ou par l’urètre, avec les urines. Dans le premier cas, le flux de ventre doit être doux & modéré. Dans le second cas, les urines doivent être épaisses’, blanches, & couler abondamment.

8°. Si la matière inflammatoire n’a pu se terminer par une douce résolution, ni être évacué par l’expectoration ou par les urines ou avec les gros excrémcns, ni être entrainée par la suppuration ; mais, si au contraire elle s’est fixée dans les vaisseaux, par son séjour elle fait corps avec eux, & dégénère insensibstement en une tumeur squirreuse. (Voyez Squirre).

9°. Enfin, s’il n’est, survenu ni évacuation critique, ni métastase, & que l’on n’ait pu réussir à calmer la violence de la péripneumonie par toutes les tentatives indiquées dans le traitement de cette maladie, le poumon est sur le point de tomber en gangrène. (Voyez ce mot)


Article V.

De la cure des deux espèces de péripneumonie vraie, ou fluxion e poitrine

Soit que le siége dela péripneumonie vraie se trouve dans l’artère bronchiale, ou dans l’artère pulmonaire, si cette maladie peut se guérir par une résolution douce & bénigne, on doit, autant qu’il est possible, dans les fluides & dans les solides, les mêmes dispositions qui s’y trouvent, & ne pas entreprendre de faire aucun changement considérable à l’état actuel de la maladie, soit en réitérant les saignées, soit, en prodigant inconsidérément d’autres secours. Il se trouve effectivement dans le sang une disposition inflammatoire ; mais elle est si légère, qu’elle peut facilement se résoudre : il est vrai encore que les vaisseaux sont obstrués, mais ils cèdent très-aisément & laissent bientôt passer, à travers leurs dernières extrémités, ; la matière de l’obstruction ; de là l’indication curative doit se borner aux conditions nécessaires à cette espèce de résolution que le médecin, vétérinaire trouve déjà dans le sujet malade ; il tâchera donc de résoudre l’inflammation en rendant au sang épaissi, sa fluidité, & le mouvement à celui qui est en stagnation. Pour y parvenir, il fera passer au moyen de l’inspiratoire, par l’inspiration, non seulement dans les naseaux, dans la gorge, mais encore dans la trachée-artère, & dans les lobes du poumon, un air chargé de particules émollientes qui s’évaporeront de l’eau douce, ou des décoctions des fleurs de tussilage, de bouillon blanc, de violette, de sureau ou des feuilles & fleurs de mauve, de guimauve, de pariétaire, &c. qu’on aura placées dans cet instrumens. Ces remèdes locaux porteront dans les bronches un véhicule délayant, propre à fondre la viscosité inflammatoire qui obstrue les vaisseau pulmonaires, qui s’ouvrent dans les canaux aériens ; les bains des extrémités antérieures, & même des postérieures, & les lavemens composés de ces décoctions émollientes, en humectant le tissu des solides, les vaisseaux absorbans porteront dans