Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/676

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tume d’employer en pareil cas, lesquels bouchent les pores de la peau, arrêtent l’humeur de la transpiration & augmentent l’inflammation, au lieu de calmer la douleur, de relâcher les vaisseaux & de disposer la partie à l’action des résolutifs : tant que l’inflammation est considérable, n’employez que les remèdes que nous avons conseillés, & si la résolution commence à se faire, ce que l’on connoît à la diminution de la douleur, de la tension & de la chaleur, favorisez-la par de légers résolutifs, tels que la décoction de camomille, de fleurs de sureau, dans laquelle vous ajouterez quelques gouttes d’eau-de-vie camphrée. Mais si la tumeur ne parois pas se résoudre & si l’inflammation subsiste après le huitième ou le neuvième jour, employez les maturatifs ; lorsque la douleur est un peu modérée, que la tumeur est molle & paroît s’élever en pointe, le phlegmon change alors de nom pour prendre celui d’abcès, nous y renvoyons le lecteur pour le traitement ; mais la tumeur au contraire, est-elle disposée à la pourriture, faites des scarifications dans les environs de la partie, afin de la dégorger & d’empêcher les progrès de la mortification ; quant au phlegmon qui se termine par endurcissement, il doit être extirpé. Pour cet effet, voyez le mot Squirre. M. T.


Phlegmon-Insecte. Médecine vétérinaire. C’est ainsi que nous appelons les maladies aiguës qui se manifestent par des tumeurs dépendantes de la piqûre des frelons, des taons, des mouches asiles, des poux, &c. & des : autres insectes dont les uns piquent le cuir des animaux, souvent en y laissant leur aiguillon ; d’autres le rongent, d’autres le percent pour y déposer leurs œufs. Il survient alors des tumeurs phlegmoneuses qui peuvent en imposer pour une maladie éruptive, mais qui en diffèrent par l’absence des symptômes intérieurs, sur-tout par celle de la fièvre qui précède ordinairement toutes les maladies éruptives ou exanthématiques, (voyez Exanthème) : par la présence de l’aiguillon ou des œufs, ou du ver, ou de la mouche ; par le siège des tumeurs qui ne sont jamais en grand nombre & qui sont placées presque toujours sur le dos.

Traitement. La meilleure manière de remédier à cet accident, consiste à ouvrir la tumeur, à en tirer les œufs ou le ver, & à panser la plaie avec un mélange de crème de lait & de goudron, ou avec la térébenthine dissoute dans le jaune d’œuf. Quelquefois une mouche dépose ses œufs sur le dos des chèvres & des brebis, & produit le même mal : en Angleterre, on se sert pour en garantir les bêtes à laine pendant l’été, d’un onguent fait de goudron, de beurre & de sel, dont on les frotte sur le dos : n’en pourroit-on pas faire de même en France ? M. T.


PHLOGISTIQUE. Nom donné par Sthaal au principe igné contenu dans tous les corps, & qui concourt à leur conformation parfaite ; il est plus connu par ses effets que par ses principes, puisque l’on n’a pas encore de notions exactes sur la différence caractéristique du feu, de la chaleur & de la lumière. Il y a tout lieu de croire que le phlogistique des corps diffère très-peu de l’air inflammable, (consultez ce mot) & que plus un