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à l’ulcère, sans soif, avec appétit, est à la vérité difficile à guérir, cependant elle n’est pas absolument incurable.

La phthisie qui vient de l’empième, est incurable ; quand les crachats sont solides, pesans & de mauvaise odeur, il n’y a plus d’espérance.

Les meilleures méthodes préservations de la phthisie héréditaire, pour les personnes qui y sont exposées des leur naissance, seroient 1°. de faire attention à cette considération générale, qu’il y a fluxion & catarrhe, suivi d’une inflammation lente à laquelle succède la dégénération purulente, l’affaissement, la colliquation & le marasme ; 2°. de combattre l’acrimonie générale qui se manifeste dans la masse des humeurs, & la foiblesse du poumon, relativement aux autres organes qui existent quelque temps avant le développement de la phthisie.

De petites saignées, le quinquina comme tonique, l’usage des délayans, des émolliens, arrêteroient les progrès de l’âcreté, fortifieroient les poumons, & donneroient au sang & aux autres humeurs un caractère doux & balsamique.

Salius diversus a obtenu de bons effets des bains, des vapeurs d’eau douce, des boissons tempérantes, de l’usage du lait & des légers diaphoniques, tels que l’oignon de scille. La continuation de ces remèdes peut changer l’altération des humeurs, & donner au principe vital des mouvemens opposés à ceux que contracte le mode phtisique. Ce même auteur recommande parmi ces divers diaphorétiques doux, & propres à chasser les parties alcalescentes des humeurs, la décoction des santaux ; à laquelle il ajoutoit quelque peu de vin, si le malade étoit trop foible. Il assure non-seulement avoir guéri par cette méthode des phthisies commençantes, mais encore d’autres maladies causées par une fonte d’humeurs. En même temps il faisoit changer d’air & de régime, en substituoit un plus tonique & plus doux, & quand les forces du malade ne permettoient point un changement d’habitation, il en corrigeoit les vices par les vapeurs des végétaux.

1°. La dominance de la fluxion, ou de l’inflammation lente du poumon ; 2°. les vices locaux qui s’opposent à la consolidation de l’ulcère ; 3°. l’altération diverse des humeurs qui entretiennent l’ulcère, doivent fixer toute l’attention du médecin dans le traitement de la phthisie ulcéreuse essentielle.

1°. On saignera, & on répétera les saignées assez près l’une de l’autre, dans le principe, sur-tout si les sujets sont robustes, pléthoriques. S’ils sont au contraire foibles, peu sanguins, & s’ils ont le sang & les autres humeurs altérés, on pourra pratiquer une saignée peu copieuse, & on donnera ensuite des remèdes propres à changer & à dénaturer le caractère de ce sang dépravé, ressaigner encore, & faire prendre aux malades de bons sucs pour renouveler la masse du sang.

Tissot ordonne, outre les saignées, le nitre, le régime végétal, les fomentations, les acides minéraux, tels que l’esprit de soufre si la fièvre est considérable, & sur-tout si les acides végétaux ne suffisent pas, & enfin le quinquina. Pringle assure qu’il