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n’y a pas de meilleur remède pour abattre le mode inflammatoire, que les boissons pectorales avec les acides végétaux & minéraux. L’usage de plusieurs fruits mûrs est aussi très-avantageux, & a guéri plusieurs phtisiques. Borel rapporte l’exemple d’une femme qui fut guérie en mangeant du melon. Hoffman parle d’une autre qui se guérit en mangeant des fraises, & Cursel a vu une autre femme qui fut guérie en mangeant des concombres.

Les évacuans révulsifs conviennent principalement lorsque la fluxion catarrhale domine. Les vésicatoires abaissent le pouls, diminuent la fièvre, & font une impression plus avantageuse sur le principe de la vie, que les cautères. Ces derniers sont bien indiqués pour soutirer le pus qui surabonde dans la masse des humeurs.

Fabrice de Hilden a guéri des semi-phtisiques par l’application d’un séton dans les espaces intercostaux. Hippocrate & Celste se servoient avec succès des brûlures & des mèches ; sous ce point de vue l’application du moxa pourroit être très-avantageuse.

On doit encore procurer une augmentation d’excision de mucosité par le nez, en prescrivant l’usage du tabac, & en en faisant fumer dans cette intention aux malades.

Les émétiques ne peuvent convenir que quand les malades ont de fréquentes nausées, des rapports nidoreux, qu’ils rendent des glaires, & qu’il existe d’autres signes d’orgasme, sur-tout quand, il se fait périodiquement une fonte d’humeurs sur les poumons. L’ipécacuanha peut alors être donné avec succès ; mais on doit prendre garde qu’il n’y ait pas de dureté dans le pouls, ni d’autres signes qui pourroient faire craindre l’hémophthisie, & quand cet émétique a produit son effet, il faut le modérer par l’usage des narcotiques.

2°. On doit procurer la rupture de l’abcès du poumon, & une fois qu’il est ouvert, on donnera des expectorans plus actifs, des détersifs plus efficaces, afin d’évacuer le pus dont l’accumulation pourroit se faire sur les bords de la plaie ; on en prescrira de moins énergiques, à mesure que le pus s’évacuera. Wansvieten recommande les détersifs aromatiques vulnéraires, tels que le camædris, le lierre terrestre & l’hylope pour les tempéramens froids, tels que ceux des vieillards, & la bourrache & la scabieuse pour les malades jeunes & d’un tempérament chaud. Le miel, le sucre rosat, ont guéri plusieurs phthisies ; mais ils pourroient être nuisibles dans les sujets scorbutiques, en relâchant les solides & en attendrissant trop les chairs. L’humidité du poumon est souvent le vice local qui s’oppose à sa consolidation ; d’après cela, on ne doit pas abuser des humectans. Les décoctions des santaux, de la racine de squine, & du gayac, sont plus avantageuses, parce qu’elles opèrent la guérison en desséchant sensiblement par l’évacuation révulsive qu’elles procurent en augmentant la transpiration & en évacuant les humeurs superflues. Lorsque les crachats commencent à beaucoup diminuer, & qu’en n’a pas à craindre la suppression de la transpiration, en peut donner avec avantage des plantes balsamiques, comme l’hypéricum, le tussilage,