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faisant glisser sur les lançonniers, jusqu’à ce qu’elle soit parvenue sur un nouveau lançonnier ; ensuite il amène l’autre banche pour la faire reposer sur le même lançonnier ; il en use ainsi sur les autres pour tenir les banches en équilibre sur les lançonniers ; pendant cette opération, le manoeuvre qui tenoit les banches à l’autre extrémité par les manettes, les tient toujours jointes contre le pisé, en se prêtant au mouvement alternatif des banches.

Lorsque les banches sont parvenues sur le troisième lançonnier, elles repolent encore sur un ancien, & revêtent de quatre à cinq pouces la banchée qui vient d’être formée. Cette disposition rend inutile un des closoirs, parce que le flanc de la banchée en tient lieu. On place l’autre closoir à l’extrémité des banches, ensuite les aiguilles, que l’on serre avec les coins & les cordas, comme dans la précédente opération. On ôte les trois anciens lançonniers, en les frappant à petits coups avec le pison, a dessein d’abord de les ébranler, en, les frappant à droite, à gauche, dessus & dessous, ensuite de les chasser par bout, des boulins qui les contenaient.

Les banches du nouveau moule sont également supportées par quatre lançonniers, & embrassent un ou deux pouces du mur qui sert de base, comme dans la première disposition. Le moule s’établit plus solidement dès qu’il y a une banchée finie, parce qu’elle lui devient un appui latéral. Il sera toujours monté de la même manière avec les mêmes attentions pour l’alignement, le niveau & le frit.

L’on fait la seconde comme la première, y ajoutant des moraines montantes entre le flanc de la banchée, & les banches ; ces moraines ne peuvent le faire que par demi-truellée, à mesure que le prie s’élève.

La troisième banchée se fait comme la seconde, il en est ainsi de la quatrième, de la cinquième & des autres.

On observera de faire successivement toutes les banchées d’une première assise, avant de passer a celles d’une seconde, où les opérations ne sont plus qu’une répétition de la première à la différence près, que pour la première assise on avoit laissé les boulins dans les murs en les rasant pour y placer les lançonniers, & que dans la seconde, il faut les creuser après coup dans le pisé.

La troisième assise se fait comme la seconde, ainsi qu’une quatrième ; mais il faut disposer les banchées d’une seconde assise, de manière qu’elles couvrent les joints de la première ; si elle étoit, par exemple, composée de six banchées, la seconde le seroit de cinq & deux demi-banchées à ses extrémités. La troisième assise seroit semblable à la première, la quatrième à la seconde & ainsi des autres successivement.

Pour faire la dernière banchée, l’on ne remplit que la moitié du moule, & a cet effet, la banche revêt la moitié de la banchée déjà faite.

Je n’ai parlé jusqu’à présent que des banchées formées à angle droit, il en est d’autres dont les flancs, les côtés ou les joints montans sont inclinés ; ces banchées sont d’un usage plus ordinaire, lorsque la terre est médiocrement bonne, par les raisons