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met des rameaux ; fruit comme celui du sorbier.

V. Néflier Amelanchier.Mespilus amelanchier. Lin. Petit arbrisseau originaire de Provence, de Suisse, &c. à feuilles ovales, dentées. Lorsqu’il est encore jeune, toutes ses parties sont velues & cotonneuses ; elles deviennent lisses en vieillissant. Les dents du calice de la fleur sont plus longues que le tube.

VI. Amelanchier Du Canada. Mespilus canadensis. Lin. Ses feuilles sont ovales, oblongues, lisses, dentées en manière de scie.

VII. Amelanchier des Alpes. Mespilus chamæ-mespilus. Lin. Originaire des Alpes, des Pyrénées ; feuilles ovales, dentées en manière de scie, lisses des deux côtés, plissées ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles, rassemblées en bouquet, portées par un pédoncule velu, moitié plus court que les feuilles ; les feuilles florales sont plus longues que les feuilles, & elles sont colorées.

VIII. Le Cotonaster. Mespilus cotonaster. Lin. Originaire des Pyrénées & des montagnes élevées ; très-petit arbrisseau à écorce noire, pourpre, luisante, feuilles très-entières, ovales, pointues, vertes en dessus, blanches en dessous par leur duvet ; fleurs au nombre d’une à deux & à trois, penchées ; leurs pétales très-courts, & de la longueur seulement du calice ; fruit, baies rouges & insipides.

Toutes les espèces de néfliers que l’on vient de décrire, produisent un joli effet dans les bosquets ; on peut les multiplier par le semis & par la greffe, ainsi qu’il a été dit. Ceux qui désireront connoître les variétés particulières de chaque espèce, n’ont qu’à consulter l’ouvrage de Miller, ou le supplément du dictionnaire encyclopédique, édition in-folio.


NEIGE, Physique. Il est difficile de se faire une idée exacte de la neige, si on ne compare ce phénomène avec ceux de la cristallisation des sels en général : il convient de remonter à ce procédé de la nature, d’étudier les circonstances qui le favorisent & de déduire des mêmes principes la congélation particulière qu’on se propose d’examiner ici. On suppose d’ailleurs, que la savante dissertation de M. de Mairan, sur la glace, est connue.

Les principaux agens, ou plutôt les moyens que la nature emploie pour opérer la cristallisation des sels, sont, comme on sait, l’eau, l’air & le refroidissement ; car le repos qu’on suppose être une circonstance essentielle, semble quelquefois être un obstacle : on peut en effet observer, en faisant cristalliser des sels dans un appareil convenable, que les cristaux lents à se former, quand tout étoit immobile, paroissent aussitôt, & se réunissent en une masse concrète par une impulsion communiquée au vase.

L’eau entre essentiellement comme principe constituant de toute forme de cristallisation ; si l’eau surabonde, il faut la soustraire en partie par l’évaporation, afin que les parties du sel suffisamment rapprochées, s’unissent les unes aux autres, & forment des cristaux. Si l’évaporation est poussée trop loin, & qu’on enlève une partie de l’eau de cristallisation, la forme régulière des cristaux disparoît aussi, & il ne reste qu’une espèce de poudre plus ou moins fine, comme on peut facilement en faire l’expérience sur le sel commun,