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la part du vétérinaire. Celle de vapeur est préférable, lorsqu’il y a de l’irritation ; celle d’injection, lorsque le sentiment des parties est moins exquis.

S’agit-il de l’opération ? il faut encore déterminer qu’elle est la méthode à préférer. L’incision, la cautérisation, l’extraction, la ligature, &c., sont autant de méthodes qui ont leurs avantages & leurs inconvéniens ; l’expérience prouve néanmoins que la méthode la plus sûre pour guérir le polype est de le couper toutes les fois que l’on peut y atteindre. Si l’instrument tranchant ne peut pas parvenir jusqu’au mal, tentez l’extraction avec des tenettes ou avec des pinces mousses par le bout ; poussez-les le plus avant qu’il vous sera possible, jusqu’à la racine de la tumeur que vous saisirez & que vous tirerez peu à peu, en faisant des demi-tours à droite & à gauche ; vous ferez peut-être obligé de la prendre à plusieurs lois, mais si vous parvenez à l’arracher en entier, il surviendra une hémorrhagie que vous arrêterez en portant sur la plaie un bourdonnet lié & imbibé d’eau de rabel. L’opération finie, faites des fumigations avec les plantes émollientes, ensuite des injections avec du vin tiède, terminez la cure avec des eaux vulnéraires & dessicatives, & par un purgatif minoratif. M. T.


POLYPÉTALE. (fleur) Celle dont la corolle est formée de plusieurs pièces. On divise les corolles polypétales en polypétales régulières & en polypétales irrégulières. M. Adanson dit avoir observé que dans toutes les plantes où l’ovaire est séparé du calice, où ce dernier ne fait pas corps avec l’ovaire, la corolle est toujours polypétale ; lorsqu’elle est attachée au calice, alors le calice est toujours d’une seule pièce.

La fleur polypétale régulière est celle dont les pétales sont disposés en croix, en rose, en un mot, dans une forme symétrique. Les fleurs des pois, des lentilles, sont par cette raison des polypétales irrégulières.


POLYPODE. (Voy. Planche XXI., Tome VII, page 674.) Tournefort le place dans la première section de la seizième classe, qui renferme les herbes sans fleurs apparentes dont les fruits naissent sur le dos des feuilles, & il l’appelle polypodium vulgare. Von-Linné lui conserve la même dénomination, & le classe dans la criptogamie parmi les fougères.

Fructification ; semblable à celle de la fougère mâle. (Consultez ce mot.) Du côté droit de la gravure, & au bas, on a dessiné un de ces tas de poussière répandue sur le dos des feuilles, qui forme la véritable fructification ; il est grossi, au microscope.

Feuilles ; ailées ; les folioles oblongues, peu dentées, obtuses, s’unissant à leur base.

Racine ; écailleuse, rampante.

Port. Les pétioles tiennent lieu de tige, & s’élèvent de la racine quelquefois à la hauteur d’un pied ; les folioles sont disposées alternativement le long du pétiole qui est terminé par une foliole impaire.

Lieu ; les fentes des rochers, des murailles, au pied des vieux arbres, des chênes surtout. La plante est vivace.

Propriétés ; racine inodore, d’une saveur douceâtre, légèrement nauséabonde, purgative.