Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/363

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gement des pâturages. Il finit par annoncer la mortalité des bestiaux, & avertit les habitans de la campagne de se tenir en garde contre cette maladie, toutes les fois que l’hiver sera doux & pluvieux, suivi de quelques semaines de froid & de sécheresse au printemps, & tout à-coup des pluies, des vents méridionaux, & sur-tout d’orages fréquens, avec tonnerres, chaleurs étouffantes, inondations, &c. Il termine son écrit en proposant, d’après M. Hastfer, un remède qui guérit, en 1748, les brebis d’une maladie épizootique, & qui leur conserva le foie sain, tandis que dans celles qui n’en firent pas usage, on trouva ce viscère couvert d’hydatides[1]. Les lecteurs qui désireront de plus grands détails sur cette maladie, pourront consulter le Mémoire sur la Mortalité des Moutons dans le Boulonnois, dans les années 1761 & 1762, par M. Demars, médecin. Paris, chez la veuve d’Houry 1767, in-12 & in-8o. M. T.


POURRITURE, PUTRIDITÉ, Médecine vétérinaire. C’est un état dans lequel les parties intégrantes du corps des animaux, en se décomposant par la dissolution ou la séparation des particules élémentaires dont elles étoient formées, passent à une disposition différente, & forment de nouvelles combinaisons.

On peut distinguer quatre degrés dans la putridité qui attaque une partie externe d’un animal vivant. Le premier degré est la disposition à la pourriture ; le second, la pourriture commençante, ou l’état putride ; le troisième, la pourriture avancée, ou la gangrène, & le quatrième, la pourriture parfaite, ou le sphacèle. (Voyez tous ces mots, quant aux causes & aux signes) Il nous suffit de dire ici que la putridité accompagne un grand nombre de maladies ; telles sont les fièvres putrides du sang, les maladies inflammatoires & purulentes. Nous renvoyons le lecteur à chacune de ces maladies en particulier, suivant l’ordre du Dictionnaire. M. T.


POUSSE. Médecine vétérinaire. Cette maladie, particulière au cheval & aux autres bêtes asines, est caractérisée par une difficulté de respirer, chronique, sans fièvre, avec contraction violente, involontaire & alternative des muscles inspirateurs & expirateurs ; les flancs sont ordinairement tendus, & battent avec plus ou moins de force & de fréquence ; tantôt l’animal tousse, tantôt il ne tousse point ; il sort quelquefois par les naseaux une matière tamponnée qu’il jette par pelotons ou par flocons, sur-tout lorsque cette humeur, qui vient des vésicules du poumon, s’amasse en grande quantité dans l’arrière-bouche ou dans la trachée-artère. Lorsque l’animal est obligé de monter ou courir, son expiration est sonore ; quelquefois il éprouve des accès de difficulté de respirer, plus considérables en certains jours qu’en d’autres.

  1. Ce remède est celui dont nous avons donné la formule dans le traitement curatif & préservatif de la maladie dont il s’agit, & dont on a eu beaucoup de succès en Allemagne.