On distingue les prairies en naturelles & en artificielles. Les naturelles sont celles où la graine de l’herbe, une fois semée, se perpétue & se multiplie d’elle-même, au point qu’il est rare que l’on soit dans le cas d’ensemencer le champ de nouveau. La prairie naturelle se divise en prairie qui n’est arrosée que par les pluies, & en prairie sur laquelle on peut à volonté conduire l’eau d’un étang, d’une rivière, d’une source, &c. La prairie artificielle est celle que l’on sème avec la graine d’une, deux ou trois espèces de plantes. On la divise encore en prairie artificielle annuelle, & prairie artificielle pérenne, c’est-à-dire qui subsiste pendant plusieurs années.
Observations générales sur les prairies.
Est-il avantageux de conserver en prairie naturelle un sol qu’on ne peut pas arroser ?
Ce problème, un des plus importans pour l’agriculture, mériteroit d’être proposé pour sujet de prix par une société savante. En attendant, je vais hasarder quelques idées, en supposant avec raison que l’usage des prairies artificielles se propage heureusement de jour en jour, & que la méthode d’alterner gagne insensiblement dans toute la France, a l’exception peut-être de ses provinces méridionales où la chaleur du climat s’y oppose jusqu’à un certain point.
Je prie d’observer que je parle ici en général, & que je me garde bien de spécifier aucun canton en particulier ; sans cela il seroit impossible de résoudre le problème. C’est donc au propriétaire à faire l’application de ce que je vais dire aux circons-