Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/462

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double fond serré dans son garle, à six pouces au-dessous du bord d’en-haut. Quand ces barlons sont pleins, on bouche l’ouverture du fond par lequel le vin y entre, avec un fausset de bois de frêne. Alors avec le soufflet, tel que celui que l’on voit en V & qu’on place à une ouverture du fond de ce barlon, on en fait sortir, chaque fois qu’il est plein, le vin qui s’élève dans le tuyau de fer blanc S T, & qui coulant le long de ce tuyau le répand, comme on le voit, par un entonnoir T, dans un grand barlon VY, fermé aussi d’un double fond, à deux pouces près du bord, & contre-barré dessus & dessous par une chaîne de bois à coin.

Je ne prescris pour le barlon de la goulette les six pouces de distance du double fond au bord d’en-haut, que pour conserver un espace suffisant pour contenir le vin qui sort de la goulette, pendant qu’on foule, par le moyen du soufflet, celui du barlon pour l’en faire sortir, & le conduire dans le tuyau T S dans le grand barlon. Ainsi, cette distance de six pouces est absolument nécessaire.

Quand tout le vin qui doit composer la cuvée est écoulé dans le grand barlon, on le bouche pareillement avec le même soufflet. On retire l’entonnoir T, & l’on bouche avec un fausset de bois l’ouverture par laquelle il entroit. On fait sortir de ce barlon le vin qui, en s’élevant dans le tuyau Y Z, qui y communique, se répand en même temps & également, dans chacun des poinçons, par l’ouverture des fontaines a b c d. 1, 2, 3, 4, 5, 6, qui sont jointes à ce tuyau, & dont les clefs ne s’ouvrent qu’autant que la force de la pression l’exige, pour qu’il n’entre pas plus de vin dans un vaisseau que dans l’autre, tout ensemble.

Pour parvenir à cette juste & égale distribution de vin dans chaque poinçon, il faut observer que le vin qui coule du tuyau EF s’écoulant dans le même tuyau à droite & à gauche, doit tomber avec plus de précipitation par les fontaines du milieu 1 a, que par ses deux voisines de droite & de gauche, 2 & 6, & plus à proportion par ces deux dernières, que par les suivantes ; de même que ce vin trouvant une résistance aux extrémités fermées de ce tuyau, doit couler plus précipitamment par les fontaines 6 d que par celles 6 c, par lesquelles le vin doit couler un peu moins vite que par les 4, 6. C’est pour parvenir à cette égale distribution, que nous avons joint a ce tuyau des fontaines dont on ouvre plus ou moins les clefs. Ces clefs étant suffisamment ouvertes à chaque fontaine, suivant l’expérience qu’on en aura faite pour cette distribution, on les arrêtera & on les fixera au point où elles sont avec un fil de fer, ou par la soudure, afin qu’elles ne changent plus de situation, & qu’on soit assuré que chaque fois qu’on s’en servira, elles auront le même effet.

Il est facile de remarquer que l’entonnage se fait de cette manière, en même temps dans chaque poinçon, avec une égalité des plus parfaites, puisque le vin qui s’y répand, prend toujours son issue du même centre de ce barlon.

Il faut, comme on l’a déjà dit,