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propres à donner de l’exercice qu’une nourriture abondante.

Si la quantité de sang n’est pas excessive, ces moyens peuvent suffire pour la diminuer ; mais lorsque le sang abonde au point d’affoiblir les forces musculaires, & de déranger les forces vitales, il faut sur le champ avoir recours à la saignée ; la quantité de sang à évacuer par cette opération, doit varier selon l’intensité du mal, la taille de l’animal, l’espèce de sujet, sa constitution naturelle, la saison, les qualités de l’air, la nature du pays, & l’âge du malade, (voyez Saignée des Animaux) où d’après l’expérience & l’observation, & pour l’instruction des maréchaux & des habitans de la campagne, nous entrerons dans le plus grand détail sur toutes ces circonstances. M. T.


PLEURS DE LA VIGNE. On appelle ainsi la séve aqueuse qui sort goutte à goutte par l’endroit des coupures faites au cep & au sarment lors de la taille.

Ces pleurs sont une séve trop abondante, trop fluide, que la chaleur de la saison attire au sommet du cep, & qui s’arrête s’il survient un temps froid, pour reprendre ensuite son cours lorsque le degré de chaleur ambiante est au point nécessaire à son ascension. Dès que cette séve mal élaborée prend de la consistance, dès que les bourgeons commencent à s’ouvrir, alors elle change de direction, & trouvant les filières des bourgeons ouvertes & propres à la recevoir, elle y pénètre, ne coule plus par les anciennes plaies, elle est entièrement absorbée par les bourgeons.

Si, lorsqu’elle sort sous forme de pleurs, on taille le sarment, ou si l’on fait une nouvelle plaie au cep, on augmente le cours des pleurs, & en répétant sans cesse cette opération, on parviendroit à épuiser entièrement le cep. Ce qui prouve combien il est funeste d’attendre que la vigne pleure pour la tailler, & qu’il vaut beaucoup mieux tailler avant l’hiver, ainsi qu’il sera dit au mot Vigne, afin de donner à la plaie le temps de se cicatriser, & qu’au renouvellement de séve elle ne laisse échapper que celle qui est surabondante, & qu’il lui est impossible de retenir.

L’homme met du merveilleux à tout, & la charlatanerie a imaginé, pour lui plaire, que les pleurs de la vigne avoient, par analogie, des propriétés admirables pour les inflammations des yeux. Ces pleurs sont une eau distillée pure & simple, sans saveur ni odeur particulière, & qui n’a aucune qualité de plus que l’eau pure de rivière.


PLEURÉSIE, Médecine rurale. Maladie inflammatoire de la poitrine, qui est toujours accompagnée d’une fièvre aiguë, continue, d’une douleur pungitive dans le côté, de la toux, d’un crachement de sang, d’une lésion dans la respiration, d’une dureté, & d’une fréquence dans le pouls.

On distingue la pleurésie en vraie & en fausse, en essentielle ou en symptomatique, en humide & en sèche. Dans la pleurésie vraie ou essentielle, c’est presque toujours cette membrane qui tapisse intérieurement les côtes, & qui est connue sous le nom de plèvre, qui est