de riz, dans laquelle on verse goutte à goutte de ces esprits, jusqu’à agréable acidité. Comme ils sont plus énergiques dans leur manière d’agir que les acides végétaux, ils exigent beaucoup de prudence dans leur administration. Pour l’ordinaire on ne les donne que lorsque ces derniers n’ont pas produit de bons effets. M. de Lamure les recommande sur-tout dans les maladies inflammatoires, accompagnées d’éruptions, de beaucoup d’ardeur & de soif, comme dans les petites véroles, quand les pustules, au lieu d’un pus louable, contiennent une eau extrêmement âcre, & à peu près semblable à celle qu’on trouve dans les pullules qui se forment sur la peau, après une brûlure ; sur-tout lorsqu’on apperçoit des taches noirâtres au fond des petits boutons : c’est le seul remède qui ait réussi à Sydenham.
Dans le hoquet, qui est un symptôme des fièvres, & qui dénote quelquefois seulement une tendance à l’inflammation, &: la présence des matières putrides qui irritent l’estomac, ce qu’on connoît par un pouls petit, & des rapports désagréables & fétides qui portent sur le gosier un sentiment d’ardeur, tel que celui qu’on éprouve après avoir mangé du lard rance ; les acides minéraux de vitriol ou de soufre, sont très-utiles ; ils diminuent les symptômes, comme l’a très-bien observé M. de Lamure, & il ne qeroit pas prudent de les donner, si le hoquet dépendoit de l’inflammation de l’estomac & des intestins. Enfin, ce célèbre médecin a guéri un homme, âgé de plus 60 ans, d’un tempérament bilieux, atteint d’une fièvre intermittente, bilieuse, double-tierce, & qui dégénéra en fièvre quarte, qui éprouvoit encore une soif inextinguible, & dont la langue étoit enduite d’une croûte noire & épaisse de deux ou trois lignes, en lui faisant prendre une tisane, dans laquelle il avoit versé quelques gouttes d’esprit de soufre ; bientôt il vit la croûte se dissiper, l’épiderme se détacha, la fièvre & tous les symptômes disparurent. M. AMI.
L’eau dans laquelle on a jeté quelques poignées de son, & qui l’a rendue blanche, est très-adoucissante pour les animaux, sur-tout si on l’acidule un peu avec du vinaigre. Cette eau est très-avantageuse dans les maladies putrides & inflammatoires ; l’eau nîtrée est encore d’un excellent usage dans tous les cas où se manifeste l’inflammation.
RAGE. Médecine rurale. Il n’est point de maladie plus cruelle que la rage, & il n’y en a pas dont il soit plus difficile de le garantir, elle a été connue des anciens médecins. Celse a été le premier qui en ait parlé. Galien en a donné une description assez étendue ; &après eux, Cœlius Aurelianus & Schenkius, ont écrit sur cette maladie.
Parmi les modernes, Lister & Astruc, Sauvage, Tissot, Wansvicten, Buchan & Portal, n’ont rien laissé à désirer sur les dénominations, les symptômes, l’origine, enfin sur l’histoire de la rage.
On l’observe plus fréquemment dans les pays chauds que dans les pays froids. Aussi est-elle très-commune en Espagne & en Italie. Les régions méridionales de France n’en sont point à l’abri ; mais on peut avancer, sans craindre d’être dé-