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heureuse. C’est à ces principes qu’il faut rapporter l’heureux effet de la gomme de gayac, dissoute dans un jaune d’œuf, avec un purgatif fort, & cinq grains d’esprit de corne de cerf. Rast donne, quand il y a enflure, l’électuaire cariocostain ; on peut donner avec succès le decoctum antivenereum laxans de la pharmacopée de Paris.

Dans le rhumatisme chronique, quand la constitution est énervée, Ludovic conseille le quinquina. On sait qu’il a très-bien réussi dans les rhumatismes scorbutiques, provenans de l’humidité de l’air & du froid, de la mauvaise qualité des alimens ; & son emploi sera encore plus nécessaire, s’il y a des douleurs, des reprises de fièvre qui reviennent tous les soirs, & si les urines charrient un sédiment briqueté.

Floyer, Meinard & autres, ont vu réussir les bains froids. Il paroît même que ce remède est un spécifique dans les rhumatismes où la constitution est énervée par la durée de la maladie ; mais il ne faut pas trop en étendre l’usage. Il est encore très-bon, dans les rhumatismes qui traînent en longueur, de convertir les vésicatoires en cautères, & comme la nature pourroit s’habituer à ces derniers, il vaut mieux encore en couvrir successivement diverses parties du corps. Dans le rhumatisme chronique, on doit peu insister sur la saignée ; le régime est le même que celui qu’on a coutume de prescrire aux personnes attaquées de rhumatisme aigu : pour celles qui peuvent voyager, on ne sauroit assez leur recommander les bains, & la douche de certaines eaux thermales qu’il y a dans les différentes provinces de la France, ou dans les pays étrangers.

Le rhumatisme participe souvent de la goutte ; quand il ne revient pas au temps où il avoit coutume de paroître, & qu’il survient des maux de gorge ou des inflammations de poitrine, il faut alors le rappeler par des vésicatoires appliqués sur les parties auparavant affectées, ou dans le voisinage.

Pour éviter les fréquens retours de cette maladie, on doit se garantir contre les impressions de l’atmosphère ; il faut le choisir une habitation bien aérée dans un pays sain, éloigné de tout étang, de tout marais, qui puisse donner à l’air une constitution rapide & nébuleuse. Il faut encore soutenir la transpiration insensible, la provoquer en hiver en se brossant la peau, matin & soir, devant le feu ; en s’habillant chaudement, en portant une flanelle sur la peau. On doit encore observer le régime le plus adoucissant, & les lois les plus strictes de la tempérance. M. AMI.

Rhumatisme, Médecine vétérinaire. C’est un spasme douloureux, l’animal ne peut se tenir sur les jambes affectées, & lorsqu’on touche les muscles attaqués de cette maladie, il témoigne une vive douleur, par le mouvement de ses oreilles & de sa tête ; ce spasme est toujours accompagné de fièvre, & quelquefois d’une légère tuméfaction.

L’humidité, le grand repos, la mauvaise nourriture & les qualités impures de l’air, peuvent contribuer au rhumatisme ; mais le froid en est le principe le plus ordinaire. U faut bien se garder de confon-