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CHAPITRE PREMIER.

Des espèces de Roses.

Il est inutile de décrire toutes les espèces admises par les botanistes ; ce seroit sortir du plan de cet ouvrage. Il ne doit être ici question que des roses cultivées dans les jardins.

I. Rosier sauvage ou Chinorrodon, Rosa canina.

Fleur, composée de cinq pétales échancrés en cœur, adhérens au calice, ainsi qu’un grand nombre d’étamines. Le calice est d’une seule pièce en forme de cloche, presque rond à sa base, découpé par le haut en cinq folioles aiguës, aussi longues que les pétales.

Fruit. La base du calice devient un fruit charnu, coloré, mou, ovale, resserré par le haut, couronné par les découpures desséchées, à une seule loge, renfermant plusieurs semences presque rondes, hérissées de poils durs, & répandues dans une pulpe de couleur rouge de corail. On appelle ce fruit Chinorrodon ou Gratte cul.

Feuilles, ailées, terminées par une impaire ; ovales, dentées sur leurs bords, veinées sur leurs surfaces. Les folioles sont aiguës, & leurs pétioles garnis d’aiguillons.

Racine, ligneuse, traçante, noirâtre.

Port ; cet arbrisseau, si commun dans les haies, lance quelquefois des tiges de six à sept pieds de hauteur, s’il se trouve dans un bon terrain, & sur-tout lorsqu’on a soin de le débarrasser de ses vieilles tiges. Ces belles pousses sont d’une grande ressource pour les fleuristes, ainsi qu’on le dira ci-après. Toutes les tiges sont couvertes d’aiguillons droits. Elle produit plusieurs variétés, dont une à feuilles d’un rouge assez foncé, l’autre à fleurs blanches, & la troisième à feuilles noires.

2. La Rose des Alpes. Rosa alpina. Lin. Tous les soins des fleuristes n’ont pas encore pu lui faire porter des fleurs doubles. Il semble qu’on la cultive plutôt pour donner un démenti au proverbe qui dit point de roses sans épines, que pour la beauté de sa fleur. Elle est originaire des montagnes de Suisse, & on la trouve encore sur celles du Dauphiné. Elle diffère de la précédente, 1°. par son fruit oblong & par ses pétales en forme de cœur, presque divisés en deux lobes ; 2°. par ses calices simples sans découpures ; 3°. par ses feuilles lisses ; 4°. surtout par ses tiges sans épines, unies & de couleur rougeâtre.

3. La Rose à cent feuilles ou Rose de Hollande. Rosa centifolia. Ses caractères sont d’avoir, 1°. les fruits ovales, les pédoncules garnis d’un poil brun ; 2°. la tige velue & armée d’aiguillons ; 3°. les supports des feuilles sans défenses ; 4°. les pétales couchés sur eux-mêmes comme le sont les feuilles du chou cabu, ce qui lui a fait donner dans quelques cantons le nom de rose-chou. C’est la plus belle des roses.

4. Rosier commun rouge. Rosa gallica. Lin. Fruit ovale, velu ainsi que les pédoncules. Les feuilles du calice ne sont point divisées ; ses fleurs sont larges, peu doubles, d’un rouge foncé, d’une odeur agréable. Les tiges sont peu épineuses, & s’élèvent droites à la hauteur de trois ou quatre pieds. Ses feuilles sont compo-