Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/720

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

forme dans cet endroit un bourrelet, & de ce bourrelet sortent des chevelus… La marcotte (consultez ce mot) offre un moyen plus sûr que les couchées. Elle doit avoir lieu dès le commencement ou à la fin d’octobre, suivant les climats.

Les amateurs & ceux qui sont pressés de jouir, ont dans la greffe une ressource précieuse. On la pratique en écusson, ou à la pousse, ou à l’œil dormant.(Consultez le mot Greffe) Le rosier sauvage, n°. 1, se prête à toutes les greffes. Comme il pousse des tiges très-droites, très-lisses, aux épines près, & quelquefois de quatre à six pieds de hauteur, on greffe près de leur extrémité, & le jet de la greffe, ensuite taillé & maintenu en tête d’oranger, produit un joli effet. On peut planter les rosiers dans des caisses ou dans le milieu des grandes plate-bandes, en leur donnant des tuteurs pour les assujettir.

Quoique les rosiers puissent être plantés dans toutes les saisons, excepté pendant les gelées & les fortes chaleurs, dans les provinces du midi, ils donnent des fleurs dans la même année, si les pieds ont déja porté fleur, s’ils ne sont pas trop vieux, & si on ne les étête pas en les replantant ; mais si on ne les replante pas immédiatement avant ou après l’hiver, on doit raccourcir les branches & arroser au besoin, c’est-à-dire souvent, & très-souvent dans les provinces du midi.

En général, toutes les espèces de rosiers ont besoin d’être taillées, afin de les tenir sur bois nouveaux autant qu’on le peut. Sans cette précaution, la partie inférieure des tiges devient ligneuse, l’écorce se dessèche, noircit, & les bourgeons ne poussent plus que du sommet des tiges. Il en résulte que le bas a l’air d’un buisson formé par du bois mort. Le rosier se prête à toutes les formes ; en tête, en palissade, il réussit si on sait le conduire. Plus on taille & plus on prolonge la durée de ces jolis arbrisseaux, excepté du rosier à fleur jaune, double ou simple, qui ne demande que le retranchement du bois mort.

Lorsque l’on désire avoir de belles fleurs, il convient de supprimer, un grand nombre de boutons, sur-tout sur le rosier commun, sur celui de tous les mois, & ainsi qu’il a été dit du rosier musqué ; comme il est dans l’ordre de prolonger les jouissances, on conserve le bouton le plus avancé, ensuite un de moindre force, & par dégradation jusqu’à celui qui commence seulement à paroître.

M. de la Bretonnerie, dans son excellent ouvrage, intitulé Correspondance rurale, dit, « la rose des quatre saisons ou de tous les mois a l’avantage de donner des fleurs qui se succèdent long-temps, si on a soin de couper toutes celles qui défleurissent. Ce n’est qu’à l’aide de quantité de menus soins qu’on le force à donner sa fleur au moins quatre fois dans l’année, sans quoi il n’eb donne qu’une seule fois comme les autres. Il faut donc 1°. le tailler à rès-de-terre en septembre, pour avoir des jets hâtifs au printemps ; 2°. Le tailler encore à la fin de mars en approchant les nouveaux jets jusqu’aux yeux les plus près de la tige. 3°. On les retaille encore après chaque pousse, en coupant les branches au-dessus des nœuds où étoient les fleurs après qu’elles sont passées. C’est par-là qu’on le force à fleurir toujours, & pour ayancer cette fré-