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Le miel rosat ne constipe point, il fatigue souvent l’estomac, il y développe beaucoup d’air, il augmente les symptômes de la dyssenterie bénigne ; en gargarisme il contribue à la détersion des ulcères de la bouche sans fortifier les gencives, ni réprimer l’inflammation du voile du palais & des amygdales.

Conserve de roses, a été quelquefois accompagnée d’un succès heureux dans la diarrhée par foiblesse des tuniques de l’estomac & des intestins, sur la fin de la dyssenterie bénigne & dans plusieurs espèces d’hémorragies & d’évacuations purulentes qui ne tiennent d’aucun virus.

Vinaigre rosat, inspiré par le nez réveille les forces vitales, préserve des mauvais effets d’un air corrompu par des matières putrides. Intérieurement mêlée avec de l’eau, jusqu’à agréable acidité, il rafraîchit, tempère la chaleur de l’estomac & des intestins, & s’oppose à la tendance des humeurs vers la putridité.

La conserve de chinorrodon est quelquefois utile dans les diarrhées avec relâchement des tuniques de l’estomac & des intestins, & dans la dyssenterie bénigne ; il est très-douteux qu’elle contribue à chasser les graviers contenus dans les voies urinaires. Cette conserve possède les mêmes vertus que le fruit ; souvent elle fatigue l’estomac trop sensible ou trop foible.


Rose Gueldre. (Voyez Obier)


Rose de Cayenne. (consultez le mot Mauve)


Rose de Jérico, mal à propos nommée ainsi. Ses rameaux, lorsqu’ils sont desséchés, se replient sur eux mêmes, & leur forme alors approche de celle de la rose à cent feuilles. On ne parle ici de cette plante que pour détruire une erreur superstitieuse. Tournefort la place dans la seconde section de la cinquième classe qui comprend les herbes à fleurs de plusieurs pièces, régulières & disposées en croix, dont le pistil devient une silique courte ; il la nomme Thlaspi Rosa de Hierico dictum. Von-Linné la classe dans la tétradynamie siliculeuse, & la nomme anastatica hierocuntica.

Fleur, petite, en croix ; pétales obronds, planes ; les onglets de la longueur du calice ; la corolle blanche ; le calice divisé en quatre folioles ovales, oblongues, concaves.

Fruit ; très-petite silique, à deux loges qui renferment chacune une ou deux semences presque rondes.

Feuilles, charnues, cotonneuses, en forme de spatule, crénelées au sommet.

Racine, pivotante, dure quand elle est sèche.

Fort. Tige de la hauteur d’un ou deux pouces, rameuse au sommet, cotonneuse ; les rameaux épars, ramassés en forme d’ombelle. Les fleurs solitaires partent des aisselles ; les feuilles éparses & alternativement placées sur les rameaux.

Lieu ; les bords de la Mer rouge ; cultivée dans les jardins, dans des expositions au midi & bien abritées. La plante est annuelle.

Culture ; il convient d’en semer la graine dans des pots que l’on place sur des couches, & même de la faire tremper pendant vingt-quatre heures auparavant, afin qu’elle lève plus facilement.

Cette plante n’a aucun mérite ni par sa fleur ni par son port ; à mesure