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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/78

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à mesure que le soleil avance, annoncent la pluie.

9. Le vent qui est sud ou ouest, & qui ne va que de l’une à l’autre de ces directions, en est encore un présage.

10. Si, après que la pluie a cessé, il s’élève un vent vif & froid, la pluie recommence[1]

11. Si le son des cloches est plus bruyant, & si on l’entend de plus loin que de coutume, on doit présager la pluie.

12. Si le sol devient humide ; si les latrines infectent ; si le chardon bonnetier, cueilli & suspendu en quelque endroit de la maison, se serre & ferme ses pointes, ce qui est particulièrement sensible pendant l’été ; si le bois de sapin, de peuplier blanc, &c. se renfle ; si le marbre se couvre d’humidité, ce sont autant de signes de pluie.[2]

13. Il en est de même lorsqu’au lever du soleil on voit des nuages blanchâtres & peu épais, comme stationnaires sur le sommet des montagnes.

14. De semblables nuées qui roulent le matin vers les mi-coteaux, annoncent que le temps se dispose à la pluie & qu’elle n’est pas éloignée.


VI. Présages de la pluie, tirés du feu.

1. Quand le feu paroît bleu, c’est une marque que l’on doit avoir de la pluie.

2. Si l’on entend pétiller les charbons, & qu’on leur voie jeter des étincelles, c’est signe de pluie.

3. On la conjecture aussi quand la fumée ne monte pas droit dans la cheminée, ou que le feu ne veut pas s’allumer, ou lorsque les tisons embraies se couvrent de cendres.

4. Si la mèche de la chandelle ou de la lampe se noircit en brûlant, si sa fumée se répand çà & là & ne monte pas droit, on doit s’attendre à la pluie.[3]


VII. Présages tirés du corps humain.

On se trouve souvent assoupi, las, sans que l’assoupissement & la lassitude provienne d’aucune autre cause que de la pesanteur de l’air ; lorsqu’on se sent ainsi, on peut dire qu’on aura de la pluie.[4]

2. Les douleurs aux jointures,

  1. Cette observation est trop générale, & semble n’appartenir qu’aux pays de plaine très-éloignés des chaînes de montagnes. Si les montagnes sont rapprochées, par exemple de cinq a six lieues, & même plus, & si le vent qui règne après la pluie, traverse ces montagne ; il est nécessairement vif & froid en hiver, & frais en été, sans indice de nouvelles pluies. Il est frais, parce qu’il excite une forte évaporation de l’humidité de la montagne, & toute évaporation considérable produit le froid ou le frais, suivant la saison.
  2. On devroit ajouter, pour les provinces du Midi, l’apparition des aurores boréales, sur-tout près des équinoxes.
  3. On auroit dû ajouter à ces pronostics celui de la fumée des fours à chaux ou des autres fumées dans ce genre.
  4. Si cette lassitude, &c provenoit réellement de la pesanteur de la colonne d’air on verroit monter celle du mercure dans le baromètre, & cependant, très-souvent à ces époques il reste stationnaire. Il y a donc une autre cause, & elle se trouve dans le peu d’air pur mêlé à l’air atmosphérique, ainsi qu’il a été dit ci-dessus.