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temps provoquer le cours des urines… Le vinaigre scillitique échauffe moins, rend le cours des urines plus abondant, & facilite rarement l’expectoration… L’oximel scillitique favorise beaucoup l’expectoration, & l’expulsion des urines, particulièrement lorsqu’il y a douleur, sans irritation des branches pulmonaires & des voies urinaires. Dès que la racine ou ses préparations passent par les selles, elles affoiblissent beaucoup, & elles diminuent l’expulsion des matières contenues dans les bronches & l’excrétion des urines plutôt que de les accroître. On croit avoir observé que la farine d’orobe corrige les mauvaises qualités de la racine ; que la crême de tartre adoucit son âcreté ; que la canelle diminue la propriété qu’elle a de favoriser le vomissement, & que le sel de glauber la rend plus active pour combattre les diverses hydropisies où elle est indiquée : il seroit bien à désirer que ces observations fussent exactes.

L’expérience journalière prouve que cette plante végète & fleurit sans le secours de la terre ; cependant elle pousse plusieurs feuilles très-larges & très-grandes, & souvent une tige de six à huit pieds de longueur, sans que l’oignon paroisse beaucoup diminuer de son poids ; cependant ces feuilles, ces tiges, ces fleurs en ont acquis un assez considérable. On demande, où donc cette plante a-t-elle tiré les principes de l’on accroissement ? de l’air, de l’humidité & des principes contenus dans l’air atmosphérique ; ce qui prouve que les autres plantes se nourrissent autant par l’air, que par les sucs de la terre qu’elles pompent par les racines. Il y a plus ; si l’on soumet à l’analyse chimique les feuilles, les tiges & les fleurs, on en retirera les mêmes produits que des autres plantes, c’est-à dire de l’air fixe, (consultez ce mot) de l’eau, des sels, de l’huile & de la terre.


SCLARÉE. Voyez Orvale.


SCOLOPENDRE, ou LANGUE DE CERF. (Planche IV.) Tournefort la place dans la première section de la seizième classe des herbes apétales sans fleurs, dont les fruits naissent sur le dos des feuilles, & il l’appelle lingua cervina officinarum. Von-Linné la classe dans la famille des fougères de la criptogamie, & la nomme asplenium scolopendrium.

Fleur & fruit ; on découvre au dos des feuilles des sillons roussâtres ; ces sillons sont formés par des capsules très-petites qui constituent la fructification : on les distingue à l’aide du microscope. Les fleurs & les fruits sont développés en E ; la capsule D est munie d’un anneau élastique, lequel, en se séchant, se contracte en F, de manière à ouvrir la capsula : ce mouvement en fait sortir beaucoup de semences menues comme de la poussière G.

Feuilles, simples, entières, en forme de langue, en cœur à leur base, lisses, portées par de longs pétioles.

Racine A, nombreuse, entrelacée dans les insertions des pétioles des vieilles feuilles.

Port ; les pétioles partent de la racine & en grand nombre, & tiennent lieu de tiges. Ils sont recouverts d’un vert-brun, quelquefois très-longs. La longueur des feuilles varie depuis trois pouces jusqu’à un pied & demi