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par semence, & il se multiplie de lui-même par les drageons qu’il pousse de ses racines. Il ne demande aucun soin particulier, & il est employé agréablement dans les bosquets du printemps & de l’été.


SERPE, SERPETTE. La serpe est un instrument de fer, de la hauteur de 8 à 10 pouces, large de 3 à 4, plat, recourbé vers la pointe, & tranchant d’un côté sur toute sa longueur. Il est emmanché dans du bois. Après la coignée, c’est l’instrument dont on se sert le plus dans l’exploitation des forêts, & pour émonder les arbres des grandes routes.

La Serpette, dont les jardiniers se servent, conserve à peu-près la même forme, mais la lame se plie & se ferme en partie dans le manche comme celle d’un couteau. (Voyez les proportions qu’il convient de donner a cet instrument, représentées par les figures 1, 2 & 3 de la Planche VI, page 347 du septième volume, ainsi que ce qui est dit au bas de la seconde colonne de cette même page.)


SERPENT. (Voyez Vipère)


SERPENTAIRE (Voyez Planche IV, page 142) Tournefort la place dans la première section de la troisième classe des herbes à fleur d’une seule pièce irrégulière en forme de cornet, dont les fruits sont attachés au bas du pistil, & il l’appelle Dralunculus polyphyllus. Von-Linné la nomme Arum dracunculus, & la classe dans la gynandrie polyandrie.

Fleur C, composée d’une seule feuille irrégulière, terminée en pointe, large à sa base, & se roulant sur elle-même comme un cornet. Par ce roulement, elle forme une espèce de tube dans lequel sont renfermées les parties sexuelles ; les étamines sont rangées en anneau au-dessus des ovaires qu’elles touchent, & leur nombre approche de celui de 600 ; le pistil est compose de 2 à 300 ovaires, d’un stile court & du stigmate D qui a la figure d’une corne.

Fruit ; les ovaires deviennent, par la maturité, autant de baies molles, cylindriques, rangées en épi E, autour de la base du pistil. Une de ces baies entières est représentée en F, & coupée transversalement en G ; elles sont partagées en trois loges qui renferment les semences H.

Feuilles, divisées en cinq segmens, & même davantage ; chaque foliole soutenue par des espèces de pétioles B qui se réunissent en un seul ; elles sont étroites, en forme de fer de lance, entières, luisantes.

Racine A, presque sphérique, bulbeuse, avec des fibres capillaires, enterrée profondément.

Port ; une seule tige droite, haute de deux à trois pieds, cylindrique, lisse, marbrée, imitant la peau de serpent, d’où lui vient son nom ; toute la plante, & sur-tout quand elle est fleurie, exhale une très-mauvaise odeur, à peu près semblable à celle du serpent en putréfaction.

Lieu ; les provinces méridionales de France ; la plante est vivace, & fleurit en juin. On la cultive dans les jardins, dans les endroits ombrages. — Il est fâcheux que son odeur soit désagréable ; car le port de cette plante est très-pittoresque.

Propriétés ; la racine récente est un purgatif violent & dangereux ; sèche, elle purge & entraîne beaucoup de sérosités ? donne des coli-