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chenillettes de fer, tant sur la plate forme que sur le faîte.) Une barre plate ou une forte tringle de fer attachée avec des vis, ou passée dans des coulisses de fer du côté intérieur de la serre, sur les travers de ces montans vers leur milieu, les tient en respect & les empêche de se déjeter d’un autre côté. Les chevrons du toit se posent & s’attachent aussi sur le faîte é l’excèdent un peu pour le mettre à couvert de la pluie, ainsi que la tringle de fer & le haut d’un rideau de toile, nécessaire pour couvrir le vitrage dans le mauvais temps.

Toutes ces pièces de bois doivent être unies & dressées à la varlope. On abat les anses des montans du côté intérieur de la serre & aux deux côtés de leur face extérieure. On creuse, suivant leur longueur, une feuillure plus ou moins large & profonde, (environ 2 pouces) & pratiquée diversement, suivant l’idée & l’industrie de l’ouvrier, pour recevoir les châssis vitrés, & les y adapter comme le représente la figure 13 ou 14, ou de quel qu’autre façon encore plus propre à interdire toute entrée à l’air & à la pluie. Les châssis inclinés s’appliqueront bien dans les feuillures par leur propre poids ; les verticaux y feront retenus par des tourniquets qui donnent la facilité de les enlever & de les replacer quand on veut. Il sera bon de faire un ou plusieurs panneaux, (suivant la longueur de la serre) en forme de porte ouvrant & fermant par dehors, à noix & à gueule-de-loup, pour donner beaucoup d’air lorsqu’il est nécessaire. Pour les châssis inclinés, on fera, sur-tout dans la partie la plus haute, plusieurs vagistas ; ou mieux, on serrera près du faîte ou sur le faîte quelques panneaux qui s’élèveront ou s’abaisseront au moyen d’une bascule ; ou autrement dans les serres assez basses pour qu’un homme puisse atteindre au vitrage incliné, on pourroit le construire comme le châssis à coulisse des croisées ; sa partie inférieure glisseroit dans une coulisse sur la supérieure.

Chaque panneau sera composé d’un cadre ou battant dont le bois aura 3 à 3 pouces & demi de largeur, sur deux pouces d’épaisseur, & de deux ou trois (suivant sa largeur) petits bois ou montans de deux pouces de largeur & autant d’épaisseur, & entenonnés sur les deux traverses, inférieure & supérieure, du battant, sans être coupés par aucune traverse. Pour leur en tenir lieu & pour les empêcher de se déjeter & de se tourmenter, on y attache, du côté inférieur de la serre, avec des vis en bois, de petites tringles de fer, distantes l’une de l’autre de deux à trois pieds. Les montans & le cadre du panneau auront sur leurs bords extérieurs, une petite feuillure pour placer les vitres. On emploiera du blanc de céruse broyé à l’huile, au lieu de colle forte dans les mortaises & sur les tenons des assemblages qui seront tout-à-fait en recouvrement. Les seigneurs & les particuliers opulens pourront faire toute cette bâtisse en fer : elle sera plus durable, donnera plus de lumière & de soleil à la serre.

Après que tout l’ouvrage sera peint de trois couches de blanc de céruse broyé à l’huile, (l’extérieur peut être peint d’une autre couleur) on posera les verres en recouvrement de 4 à 6 lignes, & on les garnira de bon mastic, sur lequel, lorsqu’il sera