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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/269

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doive fatiguer beaucoup plus les poumons que dans l’état naturel.

On a cherché à y remédier dans le cas de l’étroitesse des naseaux, en fendant la peau de leur orifice ; & cette opération, dont les traces subsistent toujours après la guérison, a quelquefois été suivie du succès qu’on en espéroit. Quand ce bruit est la suite de l’obésité ou de la présence d’un polipe, (voyez obésité, polipe) il est inutile de faire sentir que la diète, dans le premier cas, & l’extirpation, lorsqu’elle est praticable dans le second, peut le faire disparoître en détruisant la cause.

2°. Les maladies aiguës de la poitrine, qu’accompagne ou que suit quelquefois ce bruit, sont, 1°. l’inflammation de poitrine ou la péripneumonie ; 2°. la gourme, la fausse gourme ; 3°. l’angine ou esquinancie ; 4°. quelques autres affections catarrales & inflammatoires de la poitrine & de l’arrière bouche ; 5°. enfin, l’amplitude des poches appelées trompes d’Eustache ; amplitude qui est souvent la suite des maladies dont nous venons de parler. Dans tous ces cas, l’animal est plus ou moins malade ; & ce bruit qui ne peut être comparé alors au râlement dans l’homme, est toujours accompagne des autres symptômes propres à la maladie essentielle ; il se fait entendre continuellement, & le moindre exercice l’augmente au point que l’animal paroît souvent prêt à suffoquer : il disparoît avec la maladie dont il n’est qu’un symptôme. On le voit cependant subsister quelquefois à la suite de la gourme, de la fausse gourme & de la péripneumonie (voyez ces mots), sur-tout lorsque les évacuations qui accompagnent ces maladies ont été arrêtées par des moyens quelconques ; mais il cesse peu à peu à mesure que l’engorgement diminue, & que le poumon reprend son élasticité & son jeu naturel. Celui qui est le symptôme de l’esquimancie & de l’amplitude des trompes d’Eustache, cesse, lors de l’opération de la bronchotomie, & par l’évacuation du pus. Nous ajouterons ici que nous l’avons vu quelquefois suivre une saignée placée à contre-temps, & l’administration de ces breuvages cordiaux & incendiaires, qu’on n’emploie que trop fréquemment encore, qui souvent ajoutent à l’intensité de la maladie pour laquelle on les administre, par l’inflammation plus ou moins forte qu’ils excitent dans les poumons.

3°. Les maladies chroniques avec lesquelles il paroît ou qu’il suit le plus souvent, sont la pousse, la morve, le farcin, les tubercules, les adhérences du poumon, la pulmonie, enfin, l’hydropisie de poitrine. Il est rare qu’on se méprenne sur l’existence des deux premières, qui, d’ailleurs, sont des cas rédhibitoires ; mais les autres sont plus cachées, peuvent subsister plus ou moins de temps, avec les signes extérieurs d’une bonne santé, & ne se manifestent le plus souvent qu’à l’ouverture des cadavres. Nous avons observé plusieurs fois dans la dernière, que l’animal ne cornoit qu’au commencement de l’exercice, le bruit cessant au bout d’une demi-heure ou environ. Celle-ci est un cas rédhibitoire dans les vaches, sous le nom de pommellière.

4°. Les accidens particuliers. Nous passerions ce léger article sous silence,