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Le père Jean-François, dans son traité de l’art des fontaines, approuve particulièrement les indices qui se tirent de la nature même du sol, et des différentes couches qu’on y trouve ; & pour les découvrir sans beaucoup de peine et de dépenses, il recommande l’usage des tarrières de fer. (Consultez l’article Fontaine) Si, sous des couches de terre, de sable & de graviers, on aperçoit un lit d’argile, de marne ou de terre fraîche & compacte, on rencontre bientôt & infailliblement une source ou des filets d’eau, que le plus mal habile cultivateur saura fort bien rassembler par tranchées.

Enfin, Vitruve conseille de faire attention à la situation des lieux & à leur aspect. Au pied des montagnes, parmi les rochers, les cailloux, les sources sont plus abondantes, plus fraîches, plus salubres et plus commune que par-tout ailleurs. C’est sur-tout au pied des pentes tournées au nord, qu’il convient de fouiller ; ces lieux n’étant presque point exposés aux rayons du soleil, la montagne par sa pente faisant ombre sur elle-même, et les rayons ne tombant sur le terrain que pendant peu de temps & fort obliquement.


SOURIS. Consultez l’article Rats. En 1772, les papiers publics annoncèrent l’invention d’un fumoir ou soufflet mécanique, propre à étouffer dans les trous, les familles entières de rats, mulots, taupes, souris & loirs. Ce fumoir est un instrument métallique & portatif, construit de façon à contenir du feu & à fournir un courant de fumée, qui, à l’aide des tuyaux qui s’y adaptent à la longueur nécessaire aux circonstances, étouffe les animaux dans le fond de leur retraite. On garnit le foyer avec des chiffons de toutes espèces, imprégnés de vieille graisse ou huile mêlée de soufre, de poix résine. On allume & on fait jouer le soufflet à deux ames. Ce fumoir se vendoit chez Diodet à Paris, rue S. Honoré, près de l’Oratoire.

Si, au moyen de ce fumoir, on obtenoit réellement l’effet que l’on désire, ce seroit une invention bien précieuse pour nos cultivateurs. Ils viendroient à bout de détruire les souris, les mulots qui font des dégâts énormes dans les prairies & dans les terres semées en blé, & par-dessus tout, dans celles plantées en cannes à sucre. Mais les galeries des mulots sont si multipliées, leurs entrées & leurs sorties sont si nombreuses, qu’il paroit plus que probable que la fumée les forcera de sortir par un trou pour rentrer dans un autre ; ces animaux sont trop rusés pour ne pas fuir un lieu où la fumée les incommode, surtout quand ils ont autant de facilité pour en sortir. Le fumoir produira donc un simple déplacement de ces animaux, d’un champ sur un autre. Enfin, le nombre des souris ou mulots qui périront dans leurs souterrains, sera bien peu considérable.

M. Hell a consigné dans la feuille du cultivateur du 3 novembre 1790, un procédé dont il s’est servi, & dont le soufre est la base. On fait fondre du soufre dans une cuiller de fer. Lorsqu’il est liquide, on y trempe des bandelettes ou tranches de papier de six à neuf lignes, sur 4 à 5 pouces de longueur. On se transporte sur