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contre-balancées, développent tout leur ressort, d’où nait cette tension dans tous les muscles qui établit le spasme. M. BRA.


STRAMONIUM, ou Pomme épineuse, ou Endormie. Voyez planche X, page 266. Tournefort le place dans la première section de la seconde classe des herbes à fleur d’une pièce, en entonnoir, dont le pistil devient le fruit. Il l’appelle stramonium fructu spinoso, rotundo flore albo simplici. Von-Linné le nomme datura stramonium, & le classe dans la pentandrie monogynie.

Fleur, en entonnoir, très-cylindrique, à cinq angles & à cinq plis, à cinq étamines & un pistil. La fleur est blanche, elle est représentée ouverte en B.

Fruit. Capsule représenté coupé transversalement en C, qui montre ses quatre loges & ses séparations. On voit dans son intérieur D, les graines & les placentas. L’enveloppe extérieure est armée de pointes courtes & grosses. Les semences sont noires, aplaties en forme de rein.

Feuilles. Larges, anguleuses, pointues, soutenues par de longs pétioles.

Racine A. Fibreuse, rameuse, ligneuse, blanche.

Port. Tige quelquefois à la hauteur d’un homme, branchue, tant soit peu velue, ronde, creuse ; les fleurs sont solitaires, & les feuilles alternativement placées sur ses tiges.

Lieu. Les terrains gras, près des maisons ; originaire d’Amérique & malheureusement trop multipliée aujourd’hui dans les provinces méridionales du Royaume. La plante est annuelle.

Propriétés, Toute la plante a une odeur virulente & une saveur nauséabonde. Il faut être excellent médecin pour oser en faire usage en médecine. J’invite ceux qui la trouveront, à la détruire autant qu’il sera en leur pouvoir, à cause du terrible usage que les méchans peuvent en faire. Si elle est en graine & qu’elle approche de sa maturité, il convient de la brûler sur place.


STYLE, petit support placé au-dessous du stigmate & au-dessus du germe. (consultez ces mots) Plusieurs pistils n’ont point de style.


SUCCION, Suçoirs. Action de sucer ou d’attirer un fluide. Les lèvres de l’enfant qui tette, sont les suçoirs, & son aspiration est l’acte de succion. Les racines sucent les sucs de la terre. (consultez l’article sève) Les feuilles sucent pendant la nuit l’air atmosphérique & l’humidité qu’il contient, La succion à lieu par la partie inférieure au-dessous de la feuille. (consultez ce mot) Les expériences les plus décisives ont prouvé ces deux assertions. Je ne puis me refuser à copier ce que dit M. Roger de Schabol dans sa théorie du jardinage.

La succion, c’est l’auteur qui parle, est l’action de sucer. On suppose dans les plantes, de la part des racines, cette action de sucer & de téter les sucs de la terre ; & comme l’enfent ne tette que pour faire passer le lait dans son estomac afin d’être substanté, de même les racines n’aspirent les sucs de la terre que pour les transmettre au tronc qui est le réservoir commun, d’où ils sont répartis dans tout l’arbre.

On avance ici deux vérités incontestables, capables, s’il en fut jamais,