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pituiteuse, la léthargie pituiteuse, l’asphixie histérique, l’asphixie des noyés, la tympanite sans inflammation ni disposition inflammatoire ; elle favorise l’expulsion des matières fécales.

L’infusion des feuilles, en lavement, est indiquée dans les mêmes espèces de maladies, lorsque la fumigation n’a été d’aucun secours. Elle produit une évacuation beaucoup plus abondante des matières fécales, elle irrite davantage l’intestin rectum.

L’infusion aqueuse, en boisson, fait vomir, donne des coliques, purge, & cause une espèce d’ivresse de plus ou moins longue durée. Ce dernier accident est plus grave lorsque l’infusion est vineuse ou spiritueuse. On doit abandonner l’usage interne de ces deux espèces d’infusions ; il est dangereux.

Le suc exprimé des feuilles récentes, appliqué sur les ulcères putrides, fameux & peu sensibles, est rarement accompagné d’un succès heureux… L’infusion des feuilles sèches, dans de l’eau-de-vie, prescrite en lotion, n’est pas plus utile pour détruire la rache, la gale, les espèces de dartres récentes qui ne tiennent d’aucun virus. Le sirop de tabac est aussi dangereux que l’infusion des feuilles. L’huile distillée du tabac est un poison très-violent.


TÆNIA. (Voyez Ver)


TAIE. Médecine vétérinaire. C’est une tache blanche située sur la cornée transparente. (Voyez œil) Elle est la suite d’une inflammation. Cette blancheur n’est autre chose, que l’engorgement des petits vaisseaux lymphatiques dans cette partie.

La cure. Les maréchaux soufflent pour l’ordinaire du sucre candi dans l’œil ; d’autres de la tutie ; mais l’expérience prouve que ces remèdes augmentent le mal plutôt que de le diminuer ; le meilleur remède, selon nous, est l’eau froide ; c’est le meilleur tonique. (Voyez albugo, LEUCOMA, ophtalmie, œil.) M. T.


TAILLE DES ARBRES. C’est l’art de les disposer & de les conduire pour en retirer ou plus d’utilité ou plus d’agrémens. Il ne sera question dans cet article que de la taille des seuls arbres fruitiers. On suppose que leurs feuilles sont tombées, que le bois est bien aoûté ; enfin, qu’on va commencer la taille d’hiver. Successivement nous indiquerons les soins que les arbres exigent depuis une taille d’hiver jusqu’à l’autre.


CHAPITRE PREMIER.

Des préparatifs de la taille.

L’habitude des jardiniers est de penser à ce qu’ils ont besoin, au seul moment où le besoin est urgent. Que de perte de temps, que de courses inutiles du jardin à la maison, le tout pour n’avoir prévu dès la veille ou en commençant la journée, de quelles espèces d’outils ils se serviront. Combien de fois ne faut-il pas envoyer à la ville voisine, chercher ce qui manque, & suspendre toute opération ? Un maître vigilant, accoutume, peu-à-peu, ses ouvriers à avoir de la prévoyance ; lorsqu’ils n’en ont pas, un moyen réussit à leur en procurer, c’est de faire chercher, pendant le temps du repas ou du repos, à celui qui oublie les outils qui manquent ou qu’il n’a