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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/436

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peine de les comparer. On demandera peut-être d’où dérive ce goût de terroir, quelle substance constitue cette variété. Il est bien difficile d’assigner la véritable cause, ou plutôt de quel mélange elle dépend. Les sels y contribuent beaucoup, ainsi que les huiles essentielles ; mais il seroit difficile d’en assigner la véritable cause par les analyses chimiques. Toutes ces variations tiennent à des combinaisons infiniment petites & infiniment précises, que la sagacité de l’homme le plus instruit ne sauroit découvrir. Admirons la bonté du créateur qui a multiplié nos jouissances ; & tâchons, avec reconnoissance, jouir de ses bienfaits.


TESTICULES. Médecine rurale. Ce sont deux corps glanduleux renfermés dans une bourse, comme des parties très-précieuses. On sait qu’ils constituent essentiellement le caractère du sexe mâle, & qu’ils fournissent cette matière si nécessaire pour la production & la génération des hommes : les testicules ont toujours été en grande vénération chez les anciens, & sur-tout chez les Romains ; il n’étoit pas permis autrefois dans le barreau de Rome, de porter témoignage, si l’on en étoit privé : ils sont appellés testicules par un diminutif du mot testes qui signifie en français, témoins ; & ils sont en effet les témoins de la virilité & de la force. Pour l’ordinaire ils sont au nombre de deux ; quelques-uns n’en ont qu’un ; il s’en est trouvé qui en avoient trois, & même quatre, s’il faut s’en rapporter à plusieurs anatomistes. Mais il est prouvé que ces personnes ne sont pas plus valeureuses que celles qui n’en ont que deux, ou même un seul ; pour l’ordinaire elles sont impuissantes ; la matière séminale étant divisée en trop de parties, se trouve mal élaborée, & perd toute sa force.

Mais la nature toujours bienfaisante, en a voulu donner deux à l’homme, afin que si l’un étoit incommodé, flétri ou blessé, l’autre pût servir à la génération, & elle renferme dans ce dernier toute la vertu qui devoit exister dans tous les deux.

La situation des testicules n’est pas la même dans tous les âges de l’homme. Presque tous les enfans ont les testicules cachés dans le ventre ou dans les aînes, tout près des anneaux des muscles obliques externes & quelquefois dans les anneaux même, ce qu’on a pris quelquefois pour une hernie inguinale. De tous ces enfans il y en a quelques-uns dont les testicules ne descendent que fort tard, & quelquefois jamais, & alors l’on prendroit ces hommes pour des eunuques, s’ils n’avoient d’autres marques pour nous persuader qu’ils sont des hommes parfaits.

Dans l’âge adulte, leur place naturelle est dans une bourse mobile, externe & sous le bas-ventre, communément appelée scrotum. C’est alors qu’ils prennent de l’accroissement, & qu’ils augmentent en grosseur.

Chaque testicule a, comme tout organe destiné à filtrer quelques humeurs, un vaisseau excrétoire, celui-ci est appelle vaisseau déférent, il serpente sur le bout du testicule par où il sort ; il est fortement attaché au testicule par la tunique albuginée, il a pour lors nom d’épi-