Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/445

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à celles des rosiers ; elles sont vertes sur leur surface supéieure, & d’un vert plus pâle à l’inférieure.

Port. Arbrisseau dont on ne peut encore juger de la force ni de la grosseur par les pieds conservés & cultivés à Paris dans le jardin des plantes.

Lieu. Originaire de Chine, du Japon. Il y croît au pied des montagnes, sur le bord des fleuves & des ruisseaux.

Propriétés. Les feuilles sèches ont une odeur aromatique, légère, douce ; une saveur herbacée un peu austère.

L’infusion des feuilles augmente la force & la vélocité du pouls, accélère la digestion, constipe légèrement, ne calme point la soif, diminue plutôt l’expectoration qu’elle ne la favorise, excite quelquefois le cours des urines. Elle rend plus vives & de plus longue durée les douleurs d’estomac & les coliques par des matières bilieuses ; elle porte préjudice aux sujets maigres, bilieux, sanguins, exposés à des mouvemens convulsifs, aux hypocondriaques, à ceux qui sont attaqués de paralysie. Elle est indiquée dans la douleur d’estomac par excès d’alimens, dans le dégoût par des matières pituiteuses ; dans les maladies soporeuses causées par des humeurs séreuses ou pituiteuses ; dans les douleurs de tête par excès d’alimens : elle convient aux personnes sédentaires, replettes ; à celles qui respirent un air humide & marécageux.

On donne les feuilles sèches depuis trois grains jusqu’à demi drachme, en infusion dans cinq onces d’eau.

Thé d’Europe. Voyez véronique mâle.

Thé Du Mexique. Voyez ambroisie.


THERMOMÈTRE. Instrument composé d’une boule de verre dans le bas, surmonté d’un tube, le tout creux, correspondant l’un à l’autre, rempli en grande partie d’esprit-de-vin coloré en rouge, ou avec du mercure, le tout purgé d’air, & le sommet du tube scellé hermétiquement. Le point où l’eau commence à geler est appelé zéro. La partie au-dessus de ce point est graduée exactement, & chaque division est appelée degré. Dix degrés & un quart fixent la température des caves de l’Observatoire de Paris ; & ce point de température est le même pour tous les souterrains les plus profonds. — Si la température y varie, ce phénomène est dû à quelques circonstances purement locales. — Ces différences ne détruisent pas la règle générale. Le degré quatre-vingt désigne la chaleur de l’eau bouillante. Ainsi, à mesure que le fluide se dilate ou monte dans le tube, on est assuré que la chaleur de l’atmosphère augmente. La même échelle, la même graduation des degrés est égale en dessous de la ligne de zéro ou point de congélation. Plus la liqueur descend, plus il fait froid ; alors le fluide du tube se concentre sur lui-même, & occupe moins d’espace. Avec cet instrument on parvient à connoître exactement, non seulement la différence de chaleur ou de froid d’un lieu à un autre,