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putrides, les malignes, les fièvres éruptives, les maladies inflammatoires ; nous en exceptons seulement les inflammations des premières voies. Il faut, il est vrai, avoir eu la précaution de désemplir les vaisseaux par des saignées suffisantes, & de relâcher les fibres par les délayans aqueux, &c. pour lors l’émétique se trouvant placé à propos & dans le temps convenable, évacue l’estomac & chasse, au-dehors, des saburres corrompues, des matières altérées, qui auroient immanquablement passé dans les secondes voies, & singulièrement augmenté le danger de la maladie existante.

Ce même médicament, donné à petite dose dans les apozèmes, les tisanes, les boissons appropriées, devient un laxatif sûr, qui entretient la liberté du ventre, si nécessaire dans ces sortes de cas, & cela, sans porter du feu ni de l’irritation ; souvent on le voit devenir un excellent diaphorétique qui pousse, au-dehors, les éruptions critiques, ou qui détermine des sueurs favorables ; enfin, en passant dans les voies de la circulation & dans les derniers replis du système vasculaire, il fond, atténue les liqueurs, les divise, détruit les engorgemens, corrige le vice des humeurs, & les dispose à se porter dans leurs couloirs naturels.

Quant au surplus du traitement de la toux d’estomac, on se conformera à celui qui va être prescrit, pour le cheval, le mulet & l’âne, qui ne vomissent pas, dont on attribue la cause à la structure ridée & plissée de la membrane interne de l’orifice antérieur de leurs estomacs.

Lorsqu’il s’agit de rétablir les finitions des premières voies dans les animaux qui ne vomissent pas, à raison des humeurs qui se sont amassées dans l’estomac, & dans le surplus du canal intestinal, qui restent languissans & infirmes par le manque d’énergie des sucs destinés à la dissolution des alimens, non-seulement il est expédient d’en détruire les effets, de s’opposer aux changemens considérables qui résultent du mélange de ces mêmes sucs viciés avec le sang, de solliciter des révulsions utiles, de dégager le cerveau ; mais aussi de délivrer de tout embarras les viscères de l’abdomen, de rendre au sang sa fluidité, de faciliter la circulation dans les ruisseaux capillaires, de ramener, dans le torrent circulaire, les liqueurs qui s’en écartent, & de débarrasser la masse du volume des humeurs qui la surchargent.

Les purgatifs que nous pouvons adopter pour obtenir ces effets dans les animaux qui ne vomissent pas, sont le polypode de chêne, les tamarins, le sel d’Epsom, celui de Sedlitz, le sel végétal, le sel de Glauber, le nitre, la crème de tartre, la magnésie, le tartre vitriolé, la manne grasse, le catholicon fin, la rhubarbe, le séné, l’aquila-alba, l’aloès succotrin, l’agaric, le jalap, le méchoacan, le turbith végétal, le diagrède, ou scammonée, la gomme gutte, l’ellébore noir, la gratiole, la pomme de coloquinte, l’élaterium, les trochisques alhandal, les extraits de coloquinte, du tithymale, &c.

Les premières de ces substances sont plus tempérées que les autres, & doivent obtenir la préférence dans la circonstance où il seroit d’un danger évident de raréfier la masse, & d’y porter le feu, d’agacer les