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fibres disposées à l’éréthisme ou déja tendues, d’ajouter par l’irritation à une acrimonie existante, de priver les humeurs du reste de cette sérosité dont elles pourroient n’être déjà que trop dépourvues, d’augmenter des inflammations, &c.

Les autres purgatifs ont beaucoup plus d’activité ; leurs effets sont aussi plus vifs & plus marqués, mais ils ne conviennent qu’autant qu’on n’a pas à redouter l’agitation trop grande du sang, qu’il s’agit de diviser, d’en accroître le mouvement, de faire sur les canaux obstrués des efforts qui surmontent la résistance qu’ils opposent à la liberté de la circulation, de provoquer la sortie des sérosités superflues, d’entraîner au-dehors une pourriture dont le transport dans la masse la pervertit toujours de plus en plus, &c.

Enfin, les derniers de ces médicaments, tels que le turbith végétal, le diagrède, la gomme gutte, l’ellébore, la gratiole, &c. infiniment plus irritans encore que ceux-ci, évacuent plus copieusement ; ils agissent, ils atténuent plus puissamment le sang ; on n’y a recours que dans les cas ou les purgatifs moins actifs seroient insuffisans ; où les fibres étant dans une sorte d’insensibilité & d’inertie, on ne doit point être arrêté par l’appréhension d’une irritation trop vive, & de l’ébranlement violent du genre nerveux ; où l’on seroit dans l’obligation de vuider considérablement, d’expulser les matières épaisses & gluantes, amassées dans l’estomac, qui corrompent le chyle, & qui donnent lieu au relâchement des fibres du ventricule & du canal intestinal, &c. Mais s’il ne sont pas administrés à propos & avec prudence & ménagement, ce ne sont plus que des substances corrosives, incendiaires, capables de déchirer les membranes des intestins, de dépouiller les humeurs de leurs parties les plus fluides, de dissiper la matière des esprits animaux & des sécrétions, de précipiter les vaisseaux dans l’inanition, & la mort la plus douloureuse en est la suite.

Enfin ce sera après avoir suffisamment évacué les animaux atteints de la toux d’estomac, qu’on les mettra pendant un temps assez considérable, à l’usage des infusions de camomille romaine, ou de véronique, ou de chicorée sauvage, ou de germandrée, ou de cerfeuil, &c. ou on leur fera avaler pendant le même espace de temps, soir & matin, deux onces du remède appelé, teinture sacrée. On peut faire soi-même cette teinture de la manière suivante.

Prenez d’aloës succotrin réduit en poudre, deux onces ; racine de serpentaire de virginie & de gingembre, de chaque deux gros. Mettez infuser pendant huit jours, dans une pinte de vin blanc ; remuez souvent la bouteille ; passez & conservez pour l’usage.

Traitement de la toux d’estomac causée par la foiblesse de ce viscère.

Dans la toux causée par des foiblesses d’estomac, nous avouerons que la distinction des causes est assez difficile & qu’elles peuvent aisément nous échapper ; il est néanmoins des moyens de les reconnoître, & d’ailleurs, nous attribuerons plutôt dans