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un vieux animal les vices de digestions à la foiblesse de l’organe, que dans un animal jeune & jouissant de toute sa vigueur. Si cependant l’on doute, on emploiera d’abord les substances tempérées, telles que l’eau blanchie avec le son de froment, les décoctions de laitue, d’endive, de bourrache, de pourpier, de buglose ; celles de feuilles de brachursine, d’arroche, de mercuriale ; la crème de tartre, le sel de prunelle & le nitre. On passera ensuite aux substances qui ont la propriété de réveiller le ressort des fibres de l’estomac, de solliciter l’expression, l’activité & la fluidité des sucs préposés à la dissolution des substances alimenteuses, ainsi qu’à la préparation & à la perfection du chyle, & qui enfin, ont la vertu d’exciter ou de soutenir la chaleur douce & modérée, qu’exige la digestion. Ces substances sont l’absynthe, la menthe, la camomille romaine, les quatre grandes semences chaudes ; celles d’anet & de coriandre, la petite centaurée, la germandrée, les racines d’angélique, de gentiane, d’aunée, de carline, de calamus-aromaticus, les baies de laurier & de genièvre, l’ail, la canelle, les cloux de gérofle, la muscade, le macis, le safran, l’esprit-carminatif de Silvius ; les confections, l’extrait de genièvre, la thériaque & le sel essentiel de quinquina.

La toux d’estomac dont il est question, peut être regardée comme tenant aux deux causes ci-dessus mentionnées, c’est-à-dire, à des humeurs amassées dans l’estomac & à la foiblesse de ce viscère ; ainsi, si l’on n’a pas travaillé à détruire la première cause dans les commencemens de la maladie, on fait naître la seconde, en noyant le malade de boisson foible & aqueuse.

Article III.

De la toux symptomatique.

Quand la toux n’est que symptôme d’une autre maladie, c’est en vain qu’on tenteroit de la guérir, sans avoir guéri auparavant la maladie dont elle est l’effet.

De la toux, symptôme des vers.

De même, quand elle est produite par les vers, les seuls remèdes qui puissent alors la guérir, sont les vermifuges. Voyez traitement des maladies vermineuses. M. B. R. A.

TOUX des chiens. Cet article a été omis dans le cours de cet ouvrage, & la conservation des chiens de basse-cour & de bergers, est trop précieuse aux habitans de la campagne, pour la passer sous silence.

Ce n’est pas dans la toux que consiste la maladie, elle est purement symptomatique ; son siège est dans la tête, & elle a beaucoup de ressemblance avec la morve des chevaux ; elle gangrène les nazeaux, corrode tous leurs parois, & elle devient contagieuse ; les chiens, dès qu’ils sont sevrés, jusqu’à l’âge de deux ans, y sont plus sujets que les chiens plus âgés.

Lorsque la maladie commence, & avant qu’elle se déclare, l’animal ne joue plus, il a l’œil chargé & le poil terne ; pour celui qui a l’habitude de suivre ces animaux, l’indication tirée des yeux est certaine, même avant que l’enchifrennement ou tousserie