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Les truffiers savent dresser cet animal à leur recherche, & il ne leur faut que trois ou quatre jours.

Un beau temps est avantageux pour la découverte des truffes ; trop d’humidité concentreroit leur odeur & un vent excessif la dissiperoit. S’il est modéré, cette circonstance est favorable : on fait marcher le cochon à la rencontre du vent ; le courant d’air porte au nez de l’animal les exhalaisons de la truffe, & le met sur la voie. Lorsqu’il a trouvé sa position, il fouille la terre ; le conducteur le détourne par l’oreille, & achève le reste du travail. Le cochon abandonne sa proie, & il demande à l’instant sa récompense, qui consiste en quelques grains de blé d’Espagne ou maïs, ou quelques glands qu’on lui donne.

Le cochon destiné à la recherche des truffes, doit être âgé d’environ cinq mois, leste & accoutumé à marcher, afin de pouvoir résister à la fatigue du matin au soir, & parcourir quelquefois trois ou quatre lieues dans la journée. On est obligé, par cette raison, d’en dresser un jeune tous les ans ; il deviendroit trop pesant d’une année à l’autre. Tous les cochons ne sont pas propres à ce travail : plusieurs regardent avec indifférence les truffes, & d’autres les mangent avec avidité. On ne manque pas d’acheter ces derniers.

Truffes blanches, rouges. Voyez Pommes de terre.


TRUIE. Voyez Cochon.


TUBERCULE, excroissance en forme de bosse, ridée, ou chagrinée, ou mamelonnée, qui survient à une feuille, à une racine, à une branche, & produite par une extravasion de la sève hors de ses canaux naturels. On peut l’appeler Loupe. Un coup, une meurtrissure, une piqûre faite par un insecte, peuvent l’occasionner. Les tubercules sont très-communs sur les racines de l’amandier. Il s’en forme presque toujours dans l’endroit où le gui s’implante sur les branches, &c.


TUBÉREUSE. Von Linné la classe dans l’hexandrie monogynie, & la nomme polyanthes tuberosa. Tournefort la place parmi les hyacinthes, & la nomme hyacinthus indicus, flore hyacinthi orientalis.

Fleur. Tube d’une seule pièce, oblong, recourbé, en forme d’entonnoir, découpé en six parties ovales. La fleur est blanche ; quelquefois la sommité extérieure des pétales est légèrement teinte d’un rose vif & tendre. Les étamines au nombre de six & un pistil.

Fruit. Capsule ronde, obtuse, triangulaire, à trois cellules remplies de semences unies, à moitié rondes, & disposées dans un double rang.

Feuilles. Adhérentes à la tige par leur base, allongées, simples, très-entières.

Racine. Oignon de forme allongée, recouvert d’une tunique d’un jaune roux assez clair.

Port. Tige unique, qui s’élève de quatre, même à cinq pieds, dans nos provinces du midi, & sur-tout en Italie & en Espagne. Les feuilles sont alternativement placées sur la tige, ainsi que les fleurs qui naissent à son sommet, assez rapprochées les unes des autres, & qui épanouissent successivement. La base de cha-