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VACHE. Médecine vétérinaire. Économie.

Voici une instruction sur la manière de conduire & gouverner les vaches. Nous avons cru devoir la placer ici, d’autant plus qu’à l’article Bœuf, nous nous sommes peu étendus sur un objet aussi essentiel & aussi utile, & dont les habitans de la campagne à qui nos travaux sont consacrés, peuvent en tirer le plus grand profit.

Ce seroit en vain que la sagesse bienfaisante du roi se seroit étendue sur les familles pauvres de son royaume, en leur faisant distribuer des secours en nature, si elles ignoroient la manière d’en tirer parti : loin de leur devenir profitables, ils mettroient le comble à leur misère, qu’ils ont pour objet de soulager.

Parmi les différens moyens de remplir les vues charitables de sa majesté, s’il n’en est point qui offre des avantages plus réels & plus étendus qu’une distribution de vaches laitières, on ne doit point aussi se dissimuler que ces avantages tiennent continuellement aux soins qu’on donnera à ces animaux ; plus ils seront multiplies, plus le bénéfice sera considérable. C’est une vérité qu’a démontré l’expérience de tous les lieux & de tous les temps.

C’en est encore une autre non moins incontestable, que les vaches transportées d’un pays éloigné, exigent des soins particuliers jusqu’à ce qu’elles se soient accoutumées au nouveau climat sous lequel elles habitent, & que l’omission de ces soins entraîne presque toujours le dépérissement & la perte des animaux.

Il est des attentions générales à avoir sur la nourriture, la boisson, le pansement, la disposition & l’entretien des étables ; il en est d’autres particulières relatives au temps de la conception, à celui de la plénitude, à l’époque du part, à l’éducation des veaux mâles ou femelles, & aux moyens de connoître les maladies, tant des mères que de leurs productions.

Article Premier.

De la nourriture.

S’il est essentiel de donner aux vaches, & sur-tout à celles nouvellement importées, une nourriture abondante, il ne l’est pas moins de la leur donner de bonne qualité ; c’est même un fait généralement reconnu, qu’une petite quantité de nourriture bien choisie & bien saine, est infiniment plus profitable aux animaux, qu’une grande quantité de nourriture viciée d’une manière quelconque.

La nourriture des vaches est de deux sortes, verte ou sèche.

Ou l’on donne la première à l’étable, ou on les laisse paître, ce qui est sans contredit la meilleure méthode, celle qui est la plus conforme aux vœux de la nature.

Dans le premier cas, on doit avoir attention de ne donner que peu de nourriture à la fois, & d’en donner