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Art. IX.

Des signes généraux auxquels on reconnoît que les vaches sont malades.

La tristesse, l’abattement, le dégoût, les yeux sombres, éteints, ou étincelans, le froid des cornes, des oreilles, & quelquefois la chaleur considérable de ces mêmes parties, la sécheresse & l’ardeur de la bouche, de la langue, du mufle, la couleur jaune des lèvres, de la langue, des yeux, du dedans des oreilles & de toute la peau ; l’agitation du flanc, les fréquentes flexions de la tête, que fait la vache pour se regarder, les mugissemens répétés, les efforts fréquens pour uriner, l’ardeur, la crudité des urines, la dureté ou la trop grande fluidité des excrémens, leur couleur noire ou jaune, le sang dont ils sont mêlés quelquefois ; la suppression de l’humeur fluide, qui découle par les naseaux, leur sécheresse, leur chaleur, celle de l’air qui en sort, la cessation de la rumination, le poil terne, sombre, piqué, peu adhérent à la peau, la sécheresse & l’aridité de celle-ci, son adhérence aux os, les tumeurs qui y paroissent quelquefois tout d’un coup ; enfin, les mouvemens continuels de la queue.

Aussi-tôt qu’on reconnoîtra quelques-uns de ces signes, on supprimera aux vaches la nourriture solide, on ne leur donnera que de l’eau blanchie avec le son de froment ou la farine d’orge ; on leur fera une litière plus abondante qu’à l’ordinaire ; & quant aux autres remèdes, l’on consultera les articles relatifs à chaque maladie du bœuf, que l’on trouvera par ordre alphabétique dans le corps de l’ouvrage.

M. T.


VACHER. Celui qui mène paître les vaches, & qui les veille dans les pâturages. Dans les paroisses où il se trouve de grands communaux, il y a ordinairement un vacher en titre, & c’est presque toujours un vieillard ou un habitant infirme ou estropié ; de quel secours peuvent être l’un ou l’autre ? comment un tel homme & seul peut-il garantir les possessions voisines du dégât des animaux confiés à ses soins ? En dernière analyse, tout son travail consiste donc à les appeler au son de la corne, le matin, pour les conduire au pâturage, & le soir, pour les ramener au village. Dans plusieurs cantons, ils y vont d’eux-mêmes le matin lorsqu’on ouvre la porte de l’écurie qui les renferme, & d’eux-mêmes ils reviennent sur le soir. Dans ce cas, il y a toujours un de ces animaux qui s’érige en conducteur, donne l’exemple aux autres, les force à coups de cornes de se plier à la loi générale. J’en ai vu qui accoutumoient ainsi les jeunes bêtes à traverser matin & soir de grandes rivières, pour les faire aller brouter dans les isles voisines. Il est à croire que bientôt les vachers deviendront inutiles lorsqu’en fin des loix sages auront supprimés les communes ou communaux, & qu’elles les auront rendues à la culture. Consultez les articles Commune & Communaux.


VAISSEAUX des Plantes. Existent-ils réellement dans les plantes ? sont-ils semblables ou approchant de ceux des animaux, au