Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/17

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une loi de rejetter les mémoires qui n’étoient qu’une compilation indigeste et dénuée de vues neuves et utiles ; mais il avoit soin de rapporter les faits de la même espèce, de les rapprocher, de les comparer, parce que de cette méthode résulte un fond inépuisable d’instruction et l’avantage de voir au premier coup d’œil la suite des faits qui ont concouru à l’établissement d’une vérité importante[1]. C’est-là ce qui fit le succès de ce journal, qui eut jusqu’à quinze cents souscripteurs.

Si Rozier n’imprima aucun mémoire qui ne contînt des faits nouveaux, il le dut moins aux vastes lectures qu’il avoit faites qu’à l’art de bien classer les découvertes en physique, en chimie, en histoire naturelle, en anatomie et en agriculture. Il avoit lu pour cela avec beaucoup d’attention tous les mémoires des diverses sociétés savantes et sur-tout ceux de l’académie des sciences de Paris, dont il fit une table très-exacte, qu’il publia en 1775 et 1776, à la sollicitation de plusieurs membres de cette illustre société. On lui doit de la reconnoissance pour ce genre de travail, qu’on a coutume de dédaigner comme trop facile, et qu’on devroit encourager parce qu’il épargne beaucoup de tems, et qu’il facilite les recherches.

Tout ce qui avoit quelque rapport aux besoins directs de l’homme fut l’objet de ses travaux particuliers. En 1774 il avoit mis au jour un mémoire sur la manière de se procurer les différentes espèces des animaux, de les préparer et de les envoyer des pays que parcourent les voyageurs. Si la mort ne l’avoit pas surpris, s’il avoit eu le tems d’achever l’ouvrage précieux qui a mis le sceau à sa réputation, et dont nous parlerons tout-à-l’heure, il auroit certainement indiqué dans un autre

  1. Voyez l’avis qui est en tête de la réimpression du premier volume de la Collection. Paris, Panckouke, 1773.