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mémoire les animaux étrangers qu’il est possible, et qu’il seroit avantageux de transplanter dans nos contrées. Cette lacune vient d’être heureusement remplie par le citoyen Lasteyrie[1], qui consacre sa fortune et ses loisirs au perfectionnement des arts utiles, et à qui nous devons un bon ouvrage sur les moutons d’Espagne, et une traduction de l’essai de Berchtold pour diriger et étendre les recherches des voyageurs[2].

Ce désir de travailler au bonheur de ses semblables en augmentant leurs jouissances, engagea l’abbé Rozier, à faire en 1777, avec Desmarets, de l’Académie des Sciences, un voyage en Hollande. Il l’entreprit uniquement pour étudier les procédés que suivoit ce peuple industrieux dans la fabrication des huiles ; les ayant trouvés bien supérieurs aux nôtres, sous les rapports de la propreté, de l’économie dans la main-d’œuvre, et de la conservation, il fit tous ses efforts pour les introduire dans le midi de la France. Mais il eut la douleur de se convaincre que la majeure partie de nos provinces, en arrière de plus d’un siècle de l’Angleterre et de la Hollande relativement aux connoissances pratiques dans les arts les plus familiers, avoient, dans l’esprit de routine, un obstacle presque invincible aux réformes les plus salutaires.

Ces différens travaux, tous dirigés vers l’utilité publique, engagèrent enfin le Gouvernement à récompenser le citoyen qui s’y livroit avec un zèle si éclairé et un désintéressement si noble. Rozier obtint

  1. Voyez le supplément au Cours d’Agriculture, à la fin du Tome Xe de cet ouvrage.
  2. Ces deux ouvrages se trouvent à la Librairie d’Éducation et des Sciences et Arts, rue du Bacq, N°. 264.