Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/19

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en 1779 un bénéfice qui lui assuroit une douce aisance pour le reste de sa vie. Il forma dès lors le projet de quitter la capitale, et de se retirer sous le beau ciel du Bas-Languedoc pour y rédiger paisiblement ses nombreuses observations sur la science agronomique, et en faire de nouvelles.

Ses amis, et il s’en étoit fait beaucoup par son caractère de franchise et de gaîté, rude quelquefois, mais exempt de cette basse jalousie qui déshonore trop souvent les Gens-de-Lettres ; ses amis, dis-je, firent tous leurs efforts pour le dissuader de ce projet ; aucune considération ne put l’ébranler. Il abandonna à son neveu, l’abbé Mongez, celui qui a péri dans la malheureuse expédition de la Pérouse, la rédaction du Journal de Physique[1], et partit pour Béziers, où il acheta un bien de campagne à peu de distance de la ville.

Peu de tems auparavant il avoit reçu les offres les plus brillantes du roi de Pologne, qui vouloit l’engager à se retirer dans ses États. Il dut cet honneur et à sa réputation et à l’amitié active du citoyen Gilibert, botaniste célèbre et médecin éclairé qui, voyageant alors dans le nord de l’Europe, s’empressa de le faire connoître à ce monarque, protecteur des sciences et des arts. Ce savant a encore entre les mains le plan raisonné des leçons d’agriculture que son ami se proposoit de donner à Grodno en Lithuanie.

Rozier, dans sa retraite, s’adonna exclusivement à l’agriculture. C’étoit là son goût favori : il étoit né agronome. Le Cours d’Agriculture en forme de diction-

  1. L’abbé Mongez rédigea le journal de Physique, depuis 1780 jusqu’en 1785, époque de son départ avec la Pérouse. Il confia alors ce journal au citoyen Lametherie, savant aussi modeste que profond, qui le continue toujours sur le même plan et avec le même succès. (On s’abonne chez Fuchs, libraire, rue des Mathurins).