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ble de celui qu’on se propose de prendre.

7°. Le premier triage étant fait, ou examinera de nouveau les animaux choisis, et on mettra à part, pour la seconde fois, ceux qui seront doués des qualités les plus désirables, en rejettent ceux qui ne seroient pas aussi bien conformés, ou qui auroient quelques vices ou quelques symptômes de maladie.

8°. On fera une marque particulière à chaque animal, afin d’indiquer sûrement aux personnes auxquelles ils seront adressés, quelles sont les qualités particulières de chacun de ces animaux, et pour quelles raisons on leur a donné la préférence : mais afin d’éviter toute méprise et tout accident, on marquera les animaux, soit en taillant le oreilles de diverses manières, soit en leur appliquant des numéros avec un fer rouge.

9°. Lorsque l’éloignement, ou d’autres causes, ne permettront, pas d’envoyer des animaux vivans, il seroit utile d’envoyer leurs peaux couvertes de la laine, afin qu’on fût plus à portée de juger quels avantages on pourroit en retirer.

10°. Les oiseaux étant d’un naturel plus délicat que les quadrupèdes, ils supportent en général les longues routes moins facilement que ceux-ci. Si l’on craint de les perdre dans le transport, il sera à propos d’en avoir les œufs, qu’on vernira lorsqu’ils sont frais, afin que l’air ne les altère pas. On peut les vernir avec deux ou trois couches de vernis le plus commun, ou les enduire d’une légère couche de graisse de mouton, ou d’huile, ou de cire liquéfiée. Les œufs dans cet état se conserveront féconds pendant six semaines au moins. On doit cependant les préserver des cahots sur terre ou des roulis sur mer ; à cet effet, on les assujettit exactement dans une boîte, avec du coton, du son, ou de la sciure de bois, etc., et on suspend la boîte dans un filet.

Le choix des belles races de moutons et de quelques autres animaux à laine, tels que la vigogne, étant assez difficile pour ceux qui ne se sont jamais occupés de ces objets, nous allons ajouter ici quelques observations qui pourront faciliter leurs recherches.


Précautions qu’exige le choix des bêtes à laine.

1°. La toison est la chose principale à laquelle on doit s’attacher ; mais il ne faut cependant pas perdre de vue les avantages et les qualités que présente le corps de l’animal ; l’un doit être combiné avec l’autre,

2°. On choisira les animaux dont la toison est la plus fine, la plus douce, la plus soyeuse, la plus abondante en filamens, et la plus égale. Les laines longues et nerveuses étant également importantes pour la fabrication de certaines étoffes, on étendra également ses recherches sur les animaux qui les produisent. On donnera la préférence à ceux qui présenteront ces qualités à un plus haut degré, ou qui en réuniront un plus grand nombre, considérant sur-tout la finesse, la douceur et le nerf de la laine.