Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/84

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ment tout ce qu’il est indispensable d’exposer souvent au soleil et à la pluie.

Quant au bois destiné à être converti en plancher et en charpente, il faut préalablement employer le moyen connu pour le durcir, parce que plus le bois est dur, plus il a de force et plus il est exempt de la vermoulure. Ce moyen, nous le devons à une suite d’expériences très-intéressantes faites par Buffon. Elles prouvent que les arbres écorcés sur pied un an avant d’être renversés, acquièrent, la partie de l’aubier sur-tout, qui est essentiellement la plus exposée à la piqûre des vers, une force et une densité bien supérieures à celle des arbres non-écorcés avant l’abattage. (Lisez l’article Aubier). Il seroit bon de faire succéder à cette précaution le procédé indiqué dans les Mémoires de l’Académie Royale de Suède. Il consiste à faire tremper les bois à plusieurs reprises dans une dissolution de vitriol, faite dans l’eau, et à le couvrir ensuite de quelques couches de peinture à l’huile. On y assure que cette méthode est très-propre à conserver les bois pendant un très-grand nombre d’années, et qu’elle peut être utilement appliquée à ceux qu’on destine à la construction des vaisseaux.


VÉROLE (petite). On nomme ainsi une maladie dans laquelle il s’élève sur la peau de petits boutons, rouges, éminens, ayant tout au plus l’étendue des morsures de puces ; apparens d’abord à la face, ensuite aux mains et aux bras, puis sur la poitrine et le reste du corps, et les extrémités inférieures. Ils s’augmentent à chaque moment et en grandeur et en élévation ; la rougeur s’accroît ; ils s’enflamment et forment autant de petits abcès dans l’espace de quatre, cinq, six et sept jours.

Cette maladie a pour symptômes d’invasion les suivans : une horripilation et un froid auquel succède une chaleur vive avec fièvre continuelle, douleur de tête, du dos, des membres et de l’estomac ; lassitude douloureuse, accablement, disposition au sommeil ; quelquefois des nausées et même des vomissemens ; chez quelques enfans des mouvemens convulsifs ; rarement l’épilepsie : plus ordinairement des douleurs de la région lombaire ; ce qu’on regarde comme, un des accidens les plus caractéristiques de l’invasion de la petite vérole : c’est une opinion généralement reçue.

Les symptômes dont on vient de faire l’énumération sont quelquefois très-véhémens ; quelquefois aussi l’éruption a lieu sans en être précédée : ces cas rares dans les grandes villes, sont fréquens dans les campagnes. À l’invasion, le sang qu’on tire est bon ; les jours suivans il est inflammatoire : dans les sujets qui ont les fluides altérés, le sang a paru dissous.

On appelle l’état qu’on vient de décrire, première période. Sa durée est incertaine, parce que les accidens précurseurs de l’éruption sont plus ou moins prolongés. On dit que la maladie sera plus grave dans le second cas : cette propo-